lundi 21 janvier 2013

Le Myrte


LE MYRTE


nom latin : Myrtus communis
famille : MYRTACÉES
Le myrte  donne au maquis tout son parfum lorsqu’au plus chaud du mois de juillet, il se couvre d’une floraison blanche et parfumée. Seule espèce européenne de la famille des MYRTACÉES , il s’apparente ainsi à l’eucalyptus (introduit sur la Côte d’Azur depuis environ 150 ans), au goyavier, au giroflier et au callistemon.
En Provence, le myrte pousse spontanément sur sol acide en compagnie de la bruyère arborescente et du  lentisque.
Sa fleur solitaire portée par une courte tige de 2 cm, prend naissance à l’aisselle des feuilles opposées, donnant à chaque extrémité des rameaux fleuris, l’allure d’un bouquet parfait. Son feuillage, au toucher, libère  une essence aromatique qui mêle l’orange et le girofle dans une amertume marine.
Ses feuilles, balsamiques, servent en tisane contre les affections des voies respiratoires.
En Provence, les sommités fleuries de la plante sont distillées pour la parfumerie. On en tirait une eau floral nommée joliment” l’eau d’ange”.
A la superbe floraison estivale succède une fructification  intéressante. Les baies sont d’un bleu violacé, plus grosses qu’un pois atteignent leur maturité en cours d’hiver. Les oiseaux s’en régalent, plus particulièrement les merles ce qui donne au pâté fait de leur chair un goût très fin.
En Corse, les nases destinées à capturer les langoustes étaient tressées avec des  branches de myrte pour la souplesse de son travail et sa résistance à l’eau de mer.
Le Myrte, consacré à Venus,  est le symbole de l’amour charnel. Les anciens s’en servaient pour couronner les amants heureux.  En Grèce, une superstition  veut que l’on ne passe pas près d’un myrte  sans en cueillir un rameau parfumé. ‘Les noceurs en portent à la boutonnière un rameau enrubanné de blanc et la mariée doit en être couronnée...’
Après la victoire, les romains se couronnaient seulement de myrte  lorsqu’ils n’avaient pas répandu de sang dans la bataille.
Sa devise pourrai être  ” l’amour, pas la guerre” ! cette plante pacifique mérite une place dans votre jardin.

AU JARDIN
Si votre jardin a un sol acide, essayez d’installer quelques buissons de myrte pour leur beauté et leur facilité d’entretien. Ils peuvent passer l’été presque sans eau, fleurissent alors que la chaleur freine toutes les autres éclosions,   de plus vous avez le choix entre différentes variétés :
    le myrte commun , myrtus communis, au feuillage toujours sain, d’un joli vert clair
    le myrte à feuillage cerné de crème, myrtus communis ‘Variegata’, joli toute l’année mais moins florifère.
    le myrte à petites feuilles, myrtus tarantina dont le minuscule feuillage vert très sombre se prêt si bien à l’art topiaire
    le myrte  à petites feuilles panachées,  myrtus  tarantina ‘Variegata’ au petit feuillage panaché de crème
    le myrte commun  myrtus communis ‘flore pleno’ à fleurs doubles, superbe mais beaucoup plus difficile à trouver. (photo)

Si par chance, le myrte pousse naturellement sur votre terrain, respectez le et dégagez le bois rouge de ses tiges souvent emmêlé de salsepareille.
Votre myrte fera en juillet un gros bouquet fleuri à hauteur des yeux et du nez pour votre plus grand plaisir.
Attention   -7° est son seuil ultime de résistance  en sol sec. 

SECRETS DE JARDINIÈRE :
en cuisine :
J’utilise les tiges du myrte pour enfiler des brochettes à ma façon, en laissant quelques feuilles à l’extrémité.  La cuisson, chauffant la brindille, communique à la viande ou au poisson embroché de myrte, un goût particulier très agréable.
J’ajoute à la cuisson en cocotte  du rôti de porc, une branche de myrte chargé de ses fruits . La viande prend ainsi un petit  goût de venaison .
 

Avec le myrte , je prépare un élixir d’amour 
J’attends qu’un premier petit froid d’automne fripe et blettisse  les mignonnes  baies   du myrte. Je cueille un beau bouquet de feuilles et de fruits que je fais infuser  dans un litre de bonne eau de vie. Pour adoucir le breuvage, je  fends un bâton de vanille qui dispersera sa semence noire dans l’alcool.
Je laisse passer un mois et je filtre soigneusement avant de mettre en carafe. Cette liqueur un peu sauvage est à déguster en amoureux au coin du feu. La charge sensuelle de sa symbolique transmise depuis l’antiquité, en fait un philtre d’amour à essayer....
Si cela ne marche pas, sachez que cette liqueur, plus prosaïquement,  aide les fonctions digestives ! Comment parler d’amour l’estomac embarrassé ....
Les fruits du myrte se consomment avant de boire pour conjurer l’ivresse !
Décoration :
Je cueille ses branches chargées de fruits pour mes bouquets d’automne. Le bleu de ses baies charnues offre un contraste heureux avec celles du  rosier  sauvage, du Cotoneaster  et du Nandina.
Ses feuilles séchées entrent dans la composition des pot-pourris.

“ On conjure l’ivresse si avant de boire , on absorbe la graine du myrte”