mercredi 4 février 2009

le figuier




Le figuier


Le figuier, Ficus carica, est une plante très répandue à l’époque de Pline (23/79). Son nom vient du fait que l’une des meilleures espèces était celle qui provenait de Carie (Asie-Mineure). Dans la nature, c’est un arbuste bas à branches entremêlées avec une écorce grise. En culture, il donne deux sortes de fruits : en juin, ceux qui ont passé l’hiver sur l’arbre, gros et sucrés, puis en septembre, une grande quantité de fruits plus petits.

On apporte dans les vergers, des branches de caprifiguier (figuier au bouc) pour introduire le ‘Blastophaga grossorum ‘, un insecte qui s’insinue dans la figue et féconde les fleurs qui sont à l’intérieur.

Au jardin, le figuier n’est jamais aussi beau que près du puits ou du lavoir, car si il pousse partout, il prend toute sa magnificence les pieds au frais.

Il faut cependant éviter  de l’installer près d’une terrasse, car à maturité ce sont des centaines de figues qui s’écrasent à terre !

Les bonnes variétés se transmettent entre jardinier : en Février on taille de beaux rameaux que l’on plante en terre fraîche en enterrant 2 ou 3 yeux.

 

Son fruit  faisait partie du régime des athlètes aux Olympiades. ‘Confiture de pourpre qui craque sous la dent’.

Pourtant à Rome, ‘vivre de figues’, c’était vivre dans le luxe et la mollesse.

Apicius  gastronome romain (-25) avait imaginé de gaver les oies gauloises avec des figues sèches et bien sucrées pour obtenir un foi gras de qualité.


Anciennement, le latex du figuier servait à faire cailler le lait destiné à la fabrication du fromage.

Ce même latex, appliqué sur les verrues et les cors , les fait disparaître.

Très utilisé en médecine populaire, le sirop de figue est fortement laxatif.

En Provence où ce fruit est commun ont dit souvent : "J'ai travaillé pour des figues" c'est à dire pour un salaire dérisoire !

On dit communément aussi pour des nèfles, ces fruits étant aussi communs chez nous.



lundi 2 février 2009

le vin



"Personne n'ignore que c'est du suc des raisins fermentés que l'on tire le Vin. C'est cette liqueur autant précieuse que délicieuse qui nous fournit un aliment médicamenteux et un médicament alimenteux, dont la vertu se fait sentir autant sur le corps que sur l'esprit...

Le Vin est le plus excellent remède cordial et alexitère (remède employé  pour prévenir l’effet des poisons, des venins  en contact avec l’extérieur du corps ) que l'Auteur de la nature nous ai donné. Il est stomachique, il fortifie les viscères et facilite toutes les coctions (Quand l’estomac est faible, la coction ne se fait pas bien). 

Si l'on observe pas tous les jours ses merveilleux effets, ce n'est pas au défaut de la vertu du Vin qu'il faut s'en prendre, c'est à l'abus qu'on en fait.....

En un mot, c'est une Panacée que le Vin pourvu qu'on en use avec modération, ce qui est pourtant rare dans ce pays, où le vin pour être trop commun cause plus de maux qu'il ne produit de bien."


"Histoire des Plantes qui naissent aux environs d'Aix et dans plusieurs autres endroits de la Provence"  1715 par Monsieur GARIDEL, docteur en médecine et professeur royal d'anatomie


dimanche 1 février 2009

La passion des fleurs







LA PASSION DES  FLEURS


Donnez des crayons de couleurs à un enfant et spontanément,  il vous dessinera une fleur !  

Quelle fleur ? Une belle fleur, inconnue du botaniste, avec un coeur énorme d’ou jaillissent des rangs serrés de pétales éclaboussés d’un rouge vif ou d’un violine baveux , le tout porté par une modeste tige dont on voit bien qu’elle ne sert à rien, si ce n’est à permettre leur cueillette par une petite main ravageuse....

Les fleurs,  je les ai voulues ainsi,   aux formes simples,  aux couleurs de l’enfance. Pas de hiérarchie dans mes amours :  Le coquelicot qui déplie son frêle jupon de soie ponceau m’émeut autant que le bouton de  la  rose chou   qui enclos sous ses sépales,   plus de cent pétales de satin glacé. 

J’aime  pareillement la frivole capucine fluorescente, capuchon d’une fée clochette fantasque qui s’acoquine avec le  soucis des champs, un peu trop gras, un peu trop orange, mais si bon compagnon. 


J’ai souhaité retrouver les odeurs et les parfums appris dès l’enfance, quand les fleurs se laissent respirer à hauteur du nez :   la rose aux  jupes de soie  champagne d’où s’échappe ce parfum de thé et de vieilles dentelles, la  grosse pivoine rouge, trop maquillée qui sent la poudre de riz, le lis et ses cornettes blanches à  odeur de sainteté, la minuscule violette aux subtiles effluves... 

Parfumées, si odorantes, que je noie leur intime senteur  dans l’ huile  ou  dans l’alcool pour mieux la capturer.

Belles, si belles que parfois je les mange toutes  crues, d’autres fois, je déshydrate leurs fleurs  pour  les ressusciter plus tard, dans l’eau de mes tisanes.

Colorées, si vives et si gaies  que je sèche  leurs corolles pour égayer mon hiver  d’un pot pourri éclatant .

Simples, si faciles que je laisse leurs fleurs grainer et ensemencer dans une joyeuse pagaille,  les joints de vieux mortier  de la terrasse. 


Toutes ces fleurs et bien d’autres se côtoient dans mon jardin, regroupées par affinité, voisinant par hasard, renaissant chaque printemps,  jamais tout à fait à la même place.  Il faut les fréquenter depuis longtemps pour reconnaître  à coup sûr, parmi les herbes folles ou les graviers de l’allée,  leur  minuscule  progéniture issue des innombrables graines dispersées au hasard  des vents d’automne ou perdues par des bataillons de  fourmis convoyeuses de graines. 


Laissez vous séduire par le jardin de fleurs, laissez vous emporter par ce  tapis magique des mille et une nuits,  que la jardinière a brodé à points comptés de  mille repiquages.