mardi 25 février 2014
lundi 21 janvier 2013
Le Myrte
LE MYRTE
nom latin : Myrtus communis
famille : MYRTACÉES
Le myrte donne au maquis tout son parfum lorsqu’au plus chaud du mois de juillet, il se couvre d’une floraison blanche et parfumée. Seule espèce européenne de la famille des MYRTACÉES , il s’apparente ainsi à l’eucalyptus (introduit sur la Côte d’Azur depuis environ 150 ans), au goyavier, au giroflier et au callistemon.
En Provence, le myrte pousse spontanément sur sol acide en compagnie de la bruyère arborescente et du lentisque.
Sa fleur solitaire portée par une courte tige de 2 cm, prend naissance à l’aisselle des feuilles opposées, donnant à chaque extrémité des rameaux fleuris, l’allure d’un bouquet parfait. Son feuillage, au toucher, libère une essence aromatique qui mêle l’orange et le girofle dans une amertume marine.
Ses feuilles, balsamiques, servent en tisane contre les affections des voies respiratoires.
En Provence, les sommités fleuries de la plante sont distillées pour la parfumerie. On en tirait une eau floral nommée joliment” l’eau d’ange”.
A la superbe floraison estivale succède une fructification intéressante. Les baies sont d’un bleu violacé, plus grosses qu’un pois atteignent leur maturité en cours d’hiver. Les oiseaux s’en régalent, plus particulièrement les merles ce qui donne au pâté fait de leur chair un goût très fin.
En Corse, les nases destinées à capturer les langoustes étaient tressées avec des branches de myrte pour la souplesse de son travail et sa résistance à l’eau de mer.
Le Myrte, consacré à Venus, est le symbole de l’amour charnel. Les anciens s’en servaient pour couronner les amants heureux. En Grèce, une superstition veut que l’on ne passe pas près d’un myrte sans en cueillir un rameau parfumé. ‘Les noceurs en portent à la boutonnière un rameau enrubanné de blanc et la mariée doit en être couronnée...’
Après la victoire, les romains se couronnaient seulement de myrte lorsqu’ils n’avaient pas répandu de sang dans la bataille.
Sa devise pourrai être ” l’amour, pas la guerre” ! cette plante pacifique mérite une place dans votre jardin.
AU JARDIN
Si votre jardin a un sol acide, essayez d’installer quelques buissons de myrte pour leur beauté et leur facilité d’entretien. Ils peuvent passer l’été presque sans eau, fleurissent alors que la chaleur freine toutes les autres éclosions, de plus vous avez le choix entre différentes variétés :
le myrte commun , myrtus communis, au feuillage toujours sain, d’un joli vert clair
le myrte à feuillage cerné de crème, myrtus communis ‘Variegata’, joli toute l’année mais moins florifère.
le myrte à petites feuilles, myrtus tarantina dont le minuscule feuillage vert très sombre se prêt si bien à l’art topiaire
le myrte à petites feuilles panachées, myrtus tarantina ‘Variegata’ au petit feuillage panaché de crème
le myrte commun myrtus communis ‘flore pleno’ à fleurs doubles, superbe mais beaucoup plus difficile à trouver. (photo)
Si par chance, le myrte pousse naturellement sur votre terrain, respectez le et dégagez le bois rouge de ses tiges souvent emmêlé de salsepareille.
Votre myrte fera en juillet un gros bouquet fleuri à hauteur des yeux et du nez pour votre plus grand plaisir.
Attention -7° est son seuil ultime de résistance en sol sec.
SECRETS DE JARDINIÈRE :
en cuisine :
J’utilise les tiges du myrte pour enfiler des brochettes à ma façon, en laissant quelques feuilles à l’extrémité. La cuisson, chauffant la brindille, communique à la viande ou au poisson embroché de myrte, un goût particulier très agréable.
J’ajoute à la cuisson en cocotte du rôti de porc, une branche de myrte chargé de ses fruits . La viande prend ainsi un petit goût de venaison .
Avec le myrte , je prépare un élixir d’amour
J’attends qu’un premier petit froid d’automne fripe et blettisse les mignonnes baies du myrte. Je cueille un beau bouquet de feuilles et de fruits que je fais infuser dans un litre de bonne eau de vie. Pour adoucir le breuvage, je fends un bâton de vanille qui dispersera sa semence noire dans l’alcool.
Je laisse passer un mois et je filtre soigneusement avant de mettre en carafe. Cette liqueur un peu sauvage est à déguster en amoureux au coin du feu. La charge sensuelle de sa symbolique transmise depuis l’antiquité, en fait un philtre d’amour à essayer....
Si cela ne marche pas, sachez que cette liqueur, plus prosaïquement, aide les fonctions digestives ! Comment parler d’amour l’estomac embarrassé ....
Les fruits du myrte se consomment avant de boire pour conjurer l’ivresse !
Décoration :
Je cueille ses branches chargées de fruits pour mes bouquets d’automne. Le bleu de ses baies charnues offre un contraste heureux avec celles du rosier sauvage, du Cotoneaster et du Nandina.
Ses feuilles séchées entrent dans la composition des pot-pourris.
“ On conjure l’ivresse si avant de boire , on absorbe la graine du myrte”
lundi 20 février 2012
Ma Provence
Ma Provence est littorale, un peu Côte d'Azur.
Mes parents avaient découvert la Provence au cours de leur voyage de noces en février 1939. Mon père était revenu avec des rêves de mimosas et d'orangers plein la tête. Il voulait vivre sous un ciel toujours bleu et un jour, c'est sûr, il s'installera en Provence...
Nous quittâmes notre banlieue parisienne au début du mois de juin 1948 pour prendre le train de nuit, le Paris-Méditerranée, qui nous amena 12 heures plus tard à destination.
De cette rencontre avec le midi, il me reste en mémoire la lumière, la chaleur et une excitation sans pareille. Il fallu faire plus d'un kilomètre à pied, sur une route toujours montante pour arriver à la maison. Le portail annonçait sur une plaque d'émail : "Villa Aimée 1902"
On devinait la maison au milieu d'une végétation exubérante : Une grosse villa de deux étages ornée d'un grand balcon de bois et d'une pergola.
Moi j'étais dehors sous les grands arbres, le nez en l'air, respirant à pleins poumons un air chargé d'odeurs inconnues. La lumière découpait crûment des feuillages exotiques sur un ciel bleu pur.
La vraie vie allait commencer et mon enfance serait méridionale.
Découverte.... Enfance curieuse
J'entre chez l'épicier. Devant la porte, le pot de géranium rosat, au parfum de rose et de menthe doit éloigner les mouches. Dehors, la lumière de juin est intense, l'air est très chaud et les cigales commencent leur hymne à l'été.
J'écarte le rideau de perles de buis qui tintinnabule à mon passage. Dedans il fait sombre et "ça sent" :
L'odeur forte vient de la moulinette à râper le parmesan fixée au comptoir, s'ajoute le relent juste un peu fétide du baril où les anchois en rangs serrés mollissent dans la saumure...
L'épicier plonge une louche en bois percée de trous dans le petit tonneau où les olives vertes flottent dans l'eau salée parfumée de fenouil et de criste marine.
Il la remonte doucement laissant gicler l'eau des trous de la louche : "Sers toi ! "
Dans la bouche, un petit goût délicieusement astringent,; l'olive cède sous la dent, juste un peu croquante.... J'avais 7 ans, je découvrais la provence avec curiosité.
Le goût de mon enfance ne sera pas sucré, mais composé des saveurs fortes et nouvelles : olives, pissaladière couverte d'oignons confits, poivrons écarlates, fougasse aux anchois et autres gourmandises.
Mes parents avaient découvert la Provence au cours de leur voyage de noces en février 1939. Mon père était revenu avec des rêves de mimosas et d'orangers plein la tête. Il voulait vivre sous un ciel toujours bleu et un jour, c'est sûr, il s'installera en Provence...
Nous quittâmes notre banlieue parisienne au début du mois de juin 1948 pour prendre le train de nuit, le Paris-Méditerranée, qui nous amena 12 heures plus tard à destination.
De cette rencontre avec le midi, il me reste en mémoire la lumière, la chaleur et une excitation sans pareille. Il fallu faire plus d'un kilomètre à pied, sur une route toujours montante pour arriver à la maison. Le portail annonçait sur une plaque d'émail : "Villa Aimée 1902"
On devinait la maison au milieu d'une végétation exubérante : Une grosse villa de deux étages ornée d'un grand balcon de bois et d'une pergola.
Moi j'étais dehors sous les grands arbres, le nez en l'air, respirant à pleins poumons un air chargé d'odeurs inconnues. La lumière découpait crûment des feuillages exotiques sur un ciel bleu pur.
La vraie vie allait commencer et mon enfance serait méridionale.
Découverte.... Enfance curieuse
J'entre chez l'épicier. Devant la porte, le pot de géranium rosat, au parfum de rose et de menthe doit éloigner les mouches. Dehors, la lumière de juin est intense, l'air est très chaud et les cigales commencent leur hymne à l'été.
J'écarte le rideau de perles de buis qui tintinnabule à mon passage. Dedans il fait sombre et "ça sent" :
L'odeur forte vient de la moulinette à râper le parmesan fixée au comptoir, s'ajoute le relent juste un peu fétide du baril où les anchois en rangs serrés mollissent dans la saumure...
L'épicier plonge une louche en bois percée de trous dans le petit tonneau où les olives vertes flottent dans l'eau salée parfumée de fenouil et de criste marine.
Il la remonte doucement laissant gicler l'eau des trous de la louche : "Sers toi ! "
Dans la bouche, un petit goût délicieusement astringent,; l'olive cède sous la dent, juste un peu croquante.... J'avais 7 ans, je découvrais la provence avec curiosité.
Le goût de mon enfance ne sera pas sucré, mais composé des saveurs fortes et nouvelles : olives, pissaladière couverte d'oignons confits, poivrons écarlates, fougasse aux anchois et autres gourmandises.
samedi 12 mars 2011
La Violette
non vulgaire : Violette
nom latin : Viola odorata
Famille : VIOLACÉES
La violette odorante aussi nommée violette des quatre saisons ou violette de tous les mois, parce qu’elle donne ses fleurs durant presque toute l’année, ne fut d’abord qu’une simple plante des champs, vivant à l’ombre des buissons et recherchée pour sa bonne odeur. Transportée dans nos jardins, les amateurs la recueillirent, la cultivèrent et la multiplièrent avec soin.
C’ est une plante basse vivace, à rejets traçants . Les feuilles sont en forme de coeur et légèrement gaufrées. Les fleurs portées par de longs pédoncules sont simples, ou doubles pour celles dites de Parme. La violette symbolise la pureté, la discrétion, le souvenir amoureux.... Vulcain, dieu forgeron, se parfuma à la violette et réussit à prendre un baiser à Vénus....
En Méditerranée, cette petite fleur est utilisée depuis plus de 2000 ans pour son essence parfumée. Dans le midi on la cultive encore pour l’industrie des parfums. Les horticulteurs spécialisés dans cette culture s’appellent violettiers . Ils vendent les violettes en bottes aux fleuristes dès Octobre, puis à la distillerie de Janvier à Avril. Jadis, les feuilles fauchées en fin de saison servaient de fourrage. Les vaches donnaient après avoir brouté ce feuillage un lait délicatement parfumé....
Dans la Rome ancienne, lors de cérémonies et des fêtes, on aromatisait le vin à la violette. Une guirlande de ces fleurs, posée sur la tête, était sensée rafraîchir et aider à la sobriété... Au XIXe siècle, l’extrait de violette entre dans la préparation des poudres, savons, vinaigres, extraits et cold-cream. On en parfumait aussi le tabac à priser mais pour beaucoup d’entre nous c’est le doux parfum de la poudre de riz de nos grands-mères.
La confiserie cristallise la fleur, emprisonnant son parfum dans un linceul de sucre croquant, spécialité de l’arrière pays niçois.
AU JARDIN:
La violette appartient à tous les pays et à toutes les altitudes, dans le midi, c’est une culture hivernale, la plante ayant besoin de la sécheresse estivale pour son repos afin de reprendre sa végétation aux premières pluies d’automne. On la cultive sous le couvert des oliviers ou des orangers. Ailleurs, avant l’apparition des tunnels, on protégeait les plantations des rayonnements nocturnes et des vents froids par paillassons ou des châssis vitrés.
Il est donc évident que cette fleur historique doit trouver sa place dans le jardin le plus modeste. Native des sous-bois, elle apprécie un sol riche en humus, mais une fois installée, on a la surprise de la voir se répandre, un peu partout et surtout en plein soleil !
Procurez vous des ‘coulants’ auprès d’un ami jardinier et installez les au frais sous l’ombre tamisée des arbustes. Achetez quelques pieds de variétés originales, roses, bleues, blanches tiquetées de mauve aux noms charmants : ‘gracilis’, ’Coeur d’Alsace’, ‘De Bruneau’, ‘Blanche de Chevreuse’, ‘Perle rose’, Czar blanc’, Victoria, ‘ Princesse Béatrice’, ‘Baronne Alice de Rotchild’.......
Vous ne regretterez jamais ce modeste investissement. Certaines fleurissent dès Octobre, et jusqu’à la fin Avril leur parfum insinuant guidera votre tour du jardin .
Chez moi je n’ai jamais réussi à les faire pousser en bordure, elles s’échappent dans les endroits les plus inattendus. C’est ainsi que je les aime, fantasques , se mariant les unes aux autres, renaissant de tous les tons, du violet d’encre au rose vineux, du blanc au Parme tendre, me surprenant par leur installation inattendue sous une acanthe, au pied d’un épineux rosier, ou bien au beau milieu d’une potée de géranium !
Conseil : si vos violettes après la canicule estivale sont tristes et desséchées, pas de panique, faites leur une coupe très, très courte, aux ciseaux et couvrez les d’une pelletée de compost maison. Elles seront en pleine forme dès le mois d’octobre et arboreront un feuillage neuf et sain autour des premières fleurs.
Le poète a dit :
“Je suis en ce moment étendu sur un gazon parsemé de violettes, sous un grand chêne qui m’abrite du soleil ; je n’imagine rien qui puisse me décider à quitter cette position. Je suis sur le dos, enfoncé dans l’herbe plus d’à moitié ; mes deux bras croisés derrière ma tête la tiennent un peu élevée...”
Alphonse Karr, Lettres écrites de mon jardin - 1853
jeudi 27 janvier 2011
le jardin chaque mois
Floraisons du mois de Janvier au Jardin la Pomme d’Ambre
Helleborus foetidusClematis cirrosa balearica
En janvier, c’est le vert qui domine, peu de fleurs voyantes.
En janvier, c’est le vert qui domine, peu de fleurs voyantes.
Il faut cependant citer la grande famille des mimosas qui ensoleille et parfume notre hiver, dont le plus connu, Acacia dealbata ( appelé ‘le sauvage’ chez nous tant il envahit les collines et les fossés), qui fleurit dans toutes ses variétés horticoles confondues entre la mi-décembre et la fin janvier selon les conditions climatiques et l’exposition.
Acacia iteaphylla, Acacia hanburyana, Acacia podalyriifolia, Acacia baileyana, Acacia dealbata, Acacia retinoïdes sont en fleurs au jardin en janvier.
C’est la pleine floraison de l’Eucalyptus globulus, le gommier bleu. Les abeilles visitent les fleurs bruyamment tandis que les allées se couvrent d’un délicat tapis d’étamines brisées .
La flore indigène est plus timide :
Viburnum tinus, le laurier tin à fleurs blanches
Arbutus unedo, l’arbousier à clochettes ivoire
Erica arborea, la bruyère en arbre à clochettes blanches
Medicago arborea, la luzerne en arbre à fleurs jaune d’or
Helleborus niger, l’hellebore noir à fleurs vertes
Helleborus argutifolius, l’hellebore de Corse à fleurs vertes aussi
Bellis perennis, la paquerette
Alyssum maritimum, la corbeille d’argent si parfumée
Rosmarinus officinalis – Euphorbia myrsinite, l’euphorbe de corse
Parmi les arbustes, quelques plantes sont incontournables pour leur parfum même au cœur de l’hiver :
Sarcococca ruscifolia - Lonicera fragrans - Chinomanthus fragrans - Colletia cruciata - Buddleja officinalis - - Tagettes lemonii - Eriobotrya japonica.
Pour leur solidité et leur sobriété :
Dimorphoteca pluvialis - Osteospermum barberiae- Iberis gibraltarica
Crassula ovata – Crassula multicava – Aloès sp - Argyranthemum frrutescens -
Bergenia cordifolia, Viola odorata.
Pour leur facilité de culture :
Jasminum mesnii - Cestrum X 'Newelli’- Freylinia cestroides – Spirea sp
Teucrium fruticans – Euriops pectinatus - Euriops chrysanthemoïdes – Camellia japonica – hebe sp - Abutilons hybrides divers - Salvia confertiflora - Salvia guaranitica
Je précise que le jardin se trouve en bordure d’un petit ruisseau au pied de l’Esterel, qu’il est distant du bord de mer d’environ 6 km et qu’il est ombré par de nombreux arbres. La flore indigène est celle du maquis donc de sol acide.
Protégé en partie du Mistral, il prend de plein fouet le vent d’Est qui suit le trajet du ruisseau. Selon les conditions atmosphériques, les dates de floraison peuvent varier de 15 j (soit d’avance, soit de retard).
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