vendredi 15 mai 2009

le 3 ème âge du jardin et du jardinier



















Le troisième âge du jardin ( le temps se raccourcit)

AÏE ! arrive les premières douleurs, le corps commence à renâcler à l’effort, ça craque un peu. Il (le jardinier) s’essouffle, peste contre les arbres qui poussent trop et le gazon paillasson, jure qu’il en a marre de se tuer au travail.

Le jardin en pleine forme  lui, continue sa croissance, il est à peine adolescent et lance ses branches en tous sens offrant de plus en plus d’ombre aux massifs. Le jardinier au contraire cherche le soleil pour ses vieux os et la lumière pour sa vue qui baisse. Lui qu’attendrissaient les semis fous dans les allées a d’un seul coup envie de netteté, il rêve de graviers finement ratissés, il veut plus de rigueur, d’alignements, de taille. Il a besoin de méditer sur son banc sans être distrait par l’herbe folle.....   

Il se décourage, se plaint de son jardin comme de ses douleurs et il a du mal à trouver sa place au milieu de ce monde (végétal ) en pleine effervescence qui  se renouvelle chaque printemps sans l’aide de pilules miracle. C’est pas juste !  mais il y a des solutions pour vieillir dans son jardin sans l’abandonner, pour méditer sans râler, pour s’émerveiller sans se fatiguer, en résumé pour vieillir sans s’en apercevoir tandis qu’il grandit toujours, il vous survivra c’est sûr !

-Privilégiez les arbustes sous les arbres, si la terre est trop pauvre, installez des pots en dégradé pour faire volume.

-Faites de larges cuvettes au pied des plantes pour l’eau et le fumier et paillez (6 mois de tranquillité)

-Essayez le désherbage thermique dans vos allées (pas fatiguant)

-Faites vous aider pour les chantiers d’automne et de printemps (c’est déductible des impôts).   

-Faites vous livrer le terreau et les articles encombrants.

-Réduisez l’espace gazon, calades, carreaux de terre cuite ou mignonnette le remplaceront. Économie d’eau et de fertilisant sans parler du travail.

-En cas de gros découragement allez vous promener ou taper le carton avec des amis, le jardin peut attendre !

-Abandonnez à la nature le fond du jardin et fignolez  les endroits de passage et la terrasse.

-Installez des nichoirs et des mangeoires pour écureuils et oiseaux, leur observation est plus intéressante que le ratissage du gravier.

*La terre est basse :  pensez aux gros pots, les plantes y tiennent à l’aise plusieurs années et vous entretenez sans vous baisser 

*Les valeurs sûres : Hibiscus, Lantana, Laurier rose,Camélia, Osmanthus, Rosier, Pittosporum, 

Abutilon, Choysia, Abelia, Callistemon....

*Les feuillages panachés  : On les aime après 40 ans, c’est tout bon ! bien placés au jardin ils font de l’effet toute l’année  : fusain, laurier tin, eleagnus, pittosporum.. à disperser avec art.

*Les succulentes : Oui, les plantes de mémé ! mais en grosses potées elles sont frugales élégantes et regroupées forment des jardins sans soins et toujours nets. Boutures réussies à 100/100

Elles fleurissent généreusement et ne piquent pas toutes!

*Les saisonnières : Ne résistez pas aux plantes de chaque saison. Pour le prix d’un bouquet de fleurs coupées, mettez en port quelques boules d’Argyranthemum, de Fuschias, de Cuphea achetées en fleurs. Pensez à les nourrir à l’engrais liquide ; sevrées brusquement, elles risquent de mourir.

*Les répétitions : Osez les alignements de potées d’une même plante sur une terrasse, dans un escalier... Une plante banale comme le chlorophytum panaché peut faire un décor superbe (au fait n’avez vous pas déjà vu cela dans les îles au soleil... ) La répétition apporte une tempérance au décor, tout comme une haie verte taillée. Essayez lavande, agapanthe, santoline,  et même plumbago pour les gros pots, et les grands jardins  

*les Bulbes : Ils poussent remarquablement bien en pots. Soyez généreux, plantez en masse dans les potées. Résultat garanti ! Cédez au virus de la collection,c’est sans danger. 

Remarques : Je suis bien placée pour vous garantir quelques rechutes . Tant pis pour vous si vous vous égarez sur une fête des plantes, dans une pépinière inconnue ou chez un ami généreux qui vous refilera sa plante fétiche qu’il faudra bien caser au retour ! Il n’y a aucun vaccin contre la fièvre planteuse et c’est tant mieux !

NB jardinier ou jardinière : le sexe change facilement  dans mon texte selon les circonstances et les rôles sont interchangables. N’y voyez aucune charge féministe!                                                                                 

le second âge du jardin et du jardinier




















Le second âge du jardin (le rêve d’immortalité)

Le jardinier à pris quelques années, le jardin aussi. Ce qui était adapté a prospéré, les plantes de fantaisie ont disparu et il a du mal à se souvenir d’elles et de leur emplacement.  

Désormais, il plante du solide, fait de beaux trous, pense à drainer ; les cours de jardins commencent à donner des résultats.

Le jardinier prend conscience de l’équilibre de la nature, l’écologie est dans l’air du temps. De même qu’il sélectionne une nourriture bio et équilibrée afin de retarder la vieillesse, il abandonne les traitements chimiques au jardin , fait son compost, économise l’eau, devient raisonnable. Tout comme il surveille sa ligne, il évite les apports répétés d’engrais, donne leur chance à des végétaux réputés sobres ou ayant une action sur son environnement direct : purification de l’air par les eucalyptus, nettoyage du sol par les cultures associées etc... Il commence à semer des arbres pour prolonger la vie (oui, il les verra adultes), il cherche à donner un sens à son jardin (comme à sa vie) . 

Il invite de nombreux amis  autour de son barbecue, de sa piscine, il est justement fier de son Œuvre  l’ensemble ‘Maison et Jardin’ qu’il a réalisé (Elle aussi).

Son goût personnel s’est affirmé et il assume ses choix en matière végétale. Le jardin est le faire valoir de la maison et les prix de l’immobilier et du terrain le confortent dans ses choix. La retraite sera dorée au soleil sans trop de travail pour maintenir ce cadre idyllique.

La vie est belle, le jardin est beau, il est encore jeune, (le jardinier) et cela va être un jeu d’enfant de maintenir les choses en l’état. RAS pendant environ 10 ans...





Le 1er âge du jardin et du jardinier



 


















Le premier jardin (l’innocence)

Le primo-jardinier dans la majorité des cas est dans la force de l’âge, autour de 40 ans.  

Les grands travaux ne lui font pas peur : Il défonce le terrain, rase les monticules pour en créer d’autres, creuse bassin ou piscine, arrache les arbres mal placés ou trop communs,  étale la terre avec courage et essaie de créer un jardin digne de la maison qu’il vient de s’offrir et qu’il aura fini de payer  juste avant de prendre sa retraite....

La jardinière, elle,  pousse la brouette et le soir rêve  à tous ces mensuels glacés où le frais gazon met en valeurs des massifs de tons pastels pleins de roses, de pivoines et de delphiniums....

La dure réalité du climat et de son inexpérience ont tôt fait de lui remettre les idées en place. Elle s’accroche, courageuse et pour s’en sortir  devient membre d’une association d’amateurs de jardins. 

C’est le commencement de l’émerveillement : le jardin  ça se visite, ça se comprend, ça s’apprend et ça se partage. A elle les coûteuses Fêtes des Plantes, les visites hebdomadaires dans les jardineries et chez les pépiniéristes. Le seul frein reste le budget ! encore qu’elle préfère souvent craquer pour une fragile curiosité botanique plutôt que  de se payer le coiffeur !

Elle plante, dans le désordre mais avec cœur, elle veux tout, l’exotique, les grosses fleurs, les souvenirs d’enfance, le frais gazon, tout finit dans ses massifs et miracle ça pousse bien !

En effet, la terre fraîchement retournée, encore pleine des restes de chantier offre un milieu drainant parfait pour la propagation des racines. Les plus belles touffes d’argyranthemum  (anthémis) sont obtenues  la première année du jardin (regardez vos photos !) Le premier printemps est une réussite, encore quelques massifs à planter et le jardin sera enfin fini.....

Le jardinier lui traque le puceron , la chenille, l’insecte inconnu qui broute feuilles et fleurs. Il investit dans le ‘pschitt’ qui tue afin de préserver ses massifs d’une éventuelle prédation ou d’une affreuse maladie venue de chez le voisin qui lui ne traite pas, le fou !

Puis arrive l’imprévisible : les grosses pluies qui emportent tout le beau terreau chèrement acquis, ensuite le Mistral qui dessèche en quelques heures les plus belles fleurs, puis le coup de froid de novembre ou de Février, juste un petit coup de -5° qui ratatine les belles exotiques et pour couronner le tout un été magnifique, sec et chaud qui dure, dure jusqu’en octobre...

A h ! la Côte d’Azur......