Le troisième âge du jardin ( le temps se raccourcit)
AÏE ! arrive les premières douleurs, le corps commence à renâcler à l’effort, ça craque un peu. Il (le jardinier) s’essouffle, peste contre les arbres qui poussent trop et le gazon paillasson, jure qu’il en a marre de se tuer au travail.
Le jardin en pleine forme lui, continue sa croissance, il est à peine adolescent et lance ses branches en tous sens offrant de plus en plus d’ombre aux massifs. Le jardinier au contraire cherche le soleil pour ses vieux os et la lumière pour sa vue qui baisse. Lui qu’attendrissaient les semis fous dans les allées a d’un seul coup envie de netteté, il rêve de graviers finement ratissés, il veut plus de rigueur, d’alignements, de taille. Il a besoin de méditer sur son banc sans être distrait par l’herbe folle.....
Il se décourage, se plaint de son jardin comme de ses douleurs et il a du mal à trouver sa place au milieu de ce monde (végétal ) en pleine effervescence qui se renouvelle chaque printemps sans l’aide de pilules miracle. C’est pas juste ! mais il y a des solutions pour vieillir dans son jardin sans l’abandonner, pour méditer sans râler, pour s’émerveiller sans se fatiguer, en résumé pour vieillir sans s’en apercevoir tandis qu’il grandit toujours, il vous survivra c’est sûr !
-Privilégiez les arbustes sous les arbres, si la terre est trop pauvre, installez des pots en dégradé pour faire volume.
-Faites de larges cuvettes au pied des plantes pour l’eau et le fumier et paillez (6 mois de tranquillité)
-Essayez le désherbage thermique dans vos allées (pas fatiguant)
-Faites vous aider pour les chantiers d’automne et de printemps (c’est déductible des impôts).
-Faites vous livrer le terreau et les articles encombrants.
-Réduisez l’espace gazon, calades, carreaux de terre cuite ou mignonnette le remplaceront. Économie d’eau et de fertilisant sans parler du travail.
-En cas de gros découragement allez vous promener ou taper le carton avec des amis, le jardin peut attendre !
-Abandonnez à la nature le fond du jardin et fignolez les endroits de passage et la terrasse.
-Installez des nichoirs et des mangeoires pour écureuils et oiseaux, leur observation est plus intéressante que le ratissage du gravier.
*La terre est basse : pensez aux gros pots, les plantes y tiennent à l’aise plusieurs années et vous entretenez sans vous baisser
*Les valeurs sûres : Hibiscus, Lantana, Laurier rose,Camélia, Osmanthus, Rosier, Pittosporum,
Abutilon, Choysia, Abelia, Callistemon....
*Les feuillages panachés : On les aime après 40 ans, c’est tout bon ! bien placés au jardin ils font de l’effet toute l’année : fusain, laurier tin, eleagnus, pittosporum.. à disperser avec art.
*Les succulentes : Oui, les plantes de mémé ! mais en grosses potées elles sont frugales élégantes et regroupées forment des jardins sans soins et toujours nets. Boutures réussies à 100/100
Elles fleurissent généreusement et ne piquent pas toutes!
*Les saisonnières : Ne résistez pas aux plantes de chaque saison. Pour le prix d’un bouquet de fleurs coupées, mettez en port quelques boules d’Argyranthemum, de Fuschias, de Cuphea achetées en fleurs. Pensez à les nourrir à l’engrais liquide ; sevrées brusquement, elles risquent de mourir.
*Les répétitions : Osez les alignements de potées d’une même plante sur une terrasse, dans un escalier... Une plante banale comme le chlorophytum panaché peut faire un décor superbe (au fait n’avez vous pas déjà vu cela dans les îles au soleil... ) La répétition apporte une tempérance au décor, tout comme une haie verte taillée. Essayez lavande, agapanthe, santoline, et même plumbago pour les gros pots, et les grands jardins
*les Bulbes : Ils poussent remarquablement bien en pots. Soyez généreux, plantez en masse dans les potées. Résultat garanti ! Cédez au virus de la collection,c’est sans danger.
Remarques : Je suis bien placée pour vous garantir quelques rechutes . Tant pis pour vous si vous vous égarez sur une fête des plantes, dans une pépinière inconnue ou chez un ami généreux qui vous refilera sa plante fétiche qu’il faudra bien caser au retour ! Il n’y a aucun vaccin contre la fièvre planteuse et c’est tant mieux !
NB jardinier ou jardinière : le sexe change facilement dans mon texte selon les circonstances et les rôles sont interchangables. N’y voyez aucune charge féministe!
1 commentaire:
je découvre ton beau texte et je vais chercher celui sur le 2ème âge, qui devrait me correspondre mieux, je crois. En tous cas, merci pour celui-ci aussi, qui est si bien écrit. Bon dimanche, amie jardinière.
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