lundi 30 mars 2009

Herbes, Epices et condiments au jardin
































HERBES, ÉPICES ET CONDIMENTS AU JARDIN


Je vous propose d’élargir la palette des plantes que vous utilisez en cuisine pour donner du relief à vos petits plats. Bien que certaines herbes ne semblent pas engageantes à consommer, sachez que j’ai tout expérimenté de longue date et que je suis encore là pour vous en parler !

Nous sommes au printemps et il faut se souvenir de l’usage ancien qui consistait  à cuisiner toutes sortes d’herbettes au sortir de l’hiver pour se purifier le sang et s’alléger un peu après la consommation quasi quotidienne de féculents. Notre alimentation a bien changé, mais nous avons tous en nous ce besoin d’aborder la belle saison en toute légèreté. Pour fêter le renouveau,  consommons soupes de verdures, beignets de fleurs, thé parfumé, omelettes aux herbes, gratins et farces de feuilles tendres, salades de jeunes pousses......


LES HERBETTES À CUIRE :

*La consoude (Symphythum officinalis)  ne sert pas seulement à faire un excellent purin pour le jardin, ses feuilles jeunes peuvent se cuire pour alléger les farcis. 

*Les feuilles tendres de la valériane (Centranthus ruber) idem

*Les feuilles jeunes du Soucis (Calendula officinalis) idem

*Les feuilles cuites à la vapeur de violette odorante (Viola odorata) idem 

*Les jeunes feuilles de bourrache (Bourrago officinalis) participent à la farce des raviolis maison en Italie.

*L’ortie (Urtica dioica) dont on commercialise le purin en jardinerie, fait une  excellente soupe, ses feuilles fondues avec de l’huile  à la poêle font une délicieuse omelette.

*La bourse à pasteur (Capsella bursa-pastoris) les jeunes feuilles cuites à la vapeur arrosées d’huile d’olive ou en sauce béchamel ont la saveur du choux, ses feuilles hachées relèvent la salade, ses petites graines jaunes au goût de moutarde peuvent être moulues pour assaisonner les plats. La racine jeune est tendre et se mange comme un radis ( très piquant).

*Les feuilles de mélisse (Melissa officinalis) hachées accompagnent les harengs  ou les maquereaux marinés- 

aromatise aussi les confitures d’agrumes.

*Les feuilles de sauge (Salvia officinalis) avec de l’ail pour l’aïlo boulido  célèbre soupe anti-gueule de bois.

*Les pointes d’asperge  sauvage  (asparagus maritimus) bouillies et servies en vinaigrette ou en omelette.

*Quelques feuilles d’armoise  hachées dans les farcis de viande ou de poisson parfument agréablement.


LES HERBETTES EN VINAIGRETTE :

Vous pouvez composer un mesclun maison en ajoutant à vos feuilles de salade du commerce : 

La pimprenelle (Sanguisorba minor)  mesclun, potages, poisson

(entre la noix verte et le concombre)

Les feuilles de la valériane (Centranthus ruber)

Les feuilles de pourpier

les feuilles et fleurs de capucine

Les feuilles de roquette ( Eruca sativa)

Les fleurs et les feuilles de pâquerettes (Bellis perennis) en petite quantité car assez amer de goût

Les feuilles de menthe (non poilues)

La cousteline (Picridium vulgare) craquante et sauvage, qui s’installe facilement au jardin.

le pissenlit (Taraxacum officinale)

Les plants en surnombre de l’amarante lorsque vous éclaircissez vos semis.

Les pétales ou fleurs ci dessous citées. 


ATTENTION ne faites pas de votre salade un pot pourri, n’utilisez qu’une ou deux sortes de fleurs à la fois. Expérimentez, goûtez ! Accompagnez d’une vinaigrette à l’huile d’olive vierge,  relevée d’ail ou d’oignon nouveau finement haché, et d’un peu de vinaigre balsamique ou d’un vinaigre maison aromatisé. Pour surprendre, une once de curry noyée dans le vinaigre, ou une giclette de sauce soja ou un jaune d’oeuf  dur écrasé, ou un chèvre trop sec râpé.... Inventez.

LES FLEURS  ( et les feuilles) QUI SE MANGENT :

Soucis des jardins, capucines, violette odorante, bourrache officinale, pensée, primevère sauvage, artichaut (c’est un bouton de fleur!), rose  gallique, pâquerette, sauge. (Boutons de paquerettes confits au vinaigre en guise de câpres)

En beignets sucrés : fleurs de sureau (Sambancus niger), de glycine, d’acacia, d’arbre de Judée

En beignets salés : fleurs d’hémerocalle, de courgette, feuilles de sauge officinale (pour l’apéritif)

Pour aromatiser une salade de fruits utilisez les feuilles de la sauge ananas (Salvia elegans)

Une exotique a essayer au  jardin , le cresson de Para ( Spilanthes oleacera) 

appelé à Madagascar “brède mafane’ Cette annuelle rampante  a une saveur piquante, s’ajoute aux salades et peut accompagner la cuisson des viandes .


LES ÉPICES À RELEVER LE GOÛT ET LE MORAL :

La cuisine provençale fait bien entendu appel à toutes les plantes aromatiques indigènes, thym, romarin, laurier sauce, sarriette etc... qu’il convient  d’utiliser modestement et de ne pas mélanger comme dans les affreux sachets pour touristes appelés “herbes de Provence” . Voici quelques assaisonnement moins classiques à essayer : 

L’hysope ( Hyssopus officinalis) aide à digérer les viandes ou les poissons gras son goût puissant évoque un mélange de thym et de sauge. S’emploie sèche et moulue pour assaisonner l’oie, le canard, l’agneau...

Un jeune rameau d’immortelle (Helichrysum stoechas) glissé dans le poulet à rôtir le parfume au curry. Une pincée de feuilles  hachées parfume l’omelette ou les cornichons au vinaigre.

Le carthame (Carthamus tinctorius) est appelé safran bâtard. Ses fleurs colorent les plats, sans donner de goût, mais leur infusion est recommandée pour déboucher les artères (dans la médecine chinoise). L’huile de carthame est recommandée dans les régimes car elle abaisse le taux de cholestérol.

L’alliaire  hachée donne au fromage frais le goût du boursin (sans le reproche habituel de l’ail)

la citronnelle (Cymbopogon citratus) pousse dans nos jardins. Elle s’utilise en cuisine asiatique  et aromatise viandes et poissons.

Le myrte (Myrtus communis) : ses baies aromatisent le canard, le porc et la daube. Ses rameaux partiellement effeuillés servent de brochettes et parfument les viandes .

Le polygonum odoratum dont les feuilles ressemblent à celui des ruisseaux, mais qui ajoute une saveur piquante incomparable, aux salades de riz, de pommes de terre et à la cuisine exotique. 

L’Houttuynia cordata ‘Chameleon’ haché donne du piquant à une omelette ou à une salade, il relève la plus fade des laitues ! (quelques feuilles suffisent goût mêlé d’orange, de poivre et de coriandre).

Les feuilles juteuses de perce pierre (Crithmum maritimum) aromatisent les salades et les olives vertes.

Les graines de coquelicot, de pavot,de nigelle (Nigella sativa) sur le pain et les pâtisseries maison 

L’enveloppe brunes des graines du clavalier (Zanthoxylum piperitum) un poivre redoutable et parfumé  à moudre

Les graines du faux poivrier (Schinus mollis) poivre rose à odeur anacardiacée à moudre  seules ou en mélange avec du poivre noir.

Les graines d’amarante (Amaranthus paniculatus) se cuisent à l’eau et se consomment comme du millet.

Les  pétales séchés et pulvérisés du soucis colorent joliment le riz  

Tous les piments, capsicum chinensis, capsicum annuun, etc.. à petite dose ou pour relever l’huile à pizza. 


DES BOISSONS ÉTRANGES et ÉTRANGÈRES

Avec les feuilles la monarde (Monarda didyma), vous pouvez parfumer votre thé ordinaire qui prendra la saveur d’un Earl Grey authentique! (Amérique du Nord)

Avec les feuilles de menthe, confectionnez un vrai thé vert à la menthe puissant et reconstituant  (Magrebh)

Avec les fleurs d’hibiscus rouge  préalablement séchées, faites un thé acidulé, le karkadé  (Egypte)

Offrez des graines de tournesol à l’apéritif, fraîches ou grillées. Germées elles s’ajoutent aux salades.


AVERTISSEMENTS : 

*Si vous décidez de manger vos fleurs, vos herbes et vos graines de jardin il est important  de respecter la nature. Pas de traitements, pas d’engrais chimiques, jardinez bio  !

*Si vous pratiquez les cueillettes sauvages, évitez les bords de route pollués et tous les endroits que l’homme fréquente régulièrement. 

*Apprenez à identifier vos végétaux, à les reconnaître, afin d’éviter toute méprise dangereuse...

*Méfiez vous des tisanes, ne surdosez pas et ne faites pas plus d’une semaine de ‘cure’. Sachez que l’on peut s’empoisonner avec notre sympathique romarin, consommé à forte dose ! 


Pour sourire :

Recette de la bière de chiendent (RUSTICA - 1942- dont la devise était : ‘tout ce que j’écris, je l’ai pratiqué moi-même’)  

Racines de chiendent ...... 4 kg ( on peut se mettre à plusieurs pour désherber !)

Baies de genièvre...........  1 kg

Sucre cristallisé.............  2 kg

Levure........................  50 g

Faire baigner le chiendent dans l’eau jusqu’à ce qu’il germe, ajouter les produits délayés à l’eau tiède. Le lendemain on ajoute 10 l d’eau chaude, on remue et on laisse fermenter. Au bout de 5 à 6 jours, mettre en fût . La bière est bonne à consommer 3 jours après sa mise en fût. 

Mon jardin ne connait pas le chiendent et je n’ai pas expérimenté cette recette ! Que les intrépides et les buveurs nous tiennent au courant du goût de cette bière.....


                    

dimanche 29 mars 2009

Fleurettes à bouquet





La fleurette est une dénomination qui s’applique à toutes les fleurs à floraison hivernale ou printanière, cultivées en plein air  sur les restanques varoises  ( face à la mer).


La fleurette permet de composer des bouquets champêtres, colorés et odorants qui portent au coeur de l’hiver un peu du soleil de la Provence littorale.

Bouquet naïf et tendre inventé au gré de la promenade par l’enfant mariant  avec innocence la pâquerette toujours belle au compagnon rouge et la houppette mauve de la scabieuse  à la  douce queue de lièvre. 

Petite botte aux brins inégaux, étranglée par la menotte cherchant à la contenir....  Pour maman. 

Souvenir d’enfance, de jardin clos, le bouquet champêtre, joli fouillis de  couleurs, de textures et de senteurs, sait  nous toucher au delà des modes.  


Toutes les femmes aiment ce bouquet champêtre éclatant de couleurs et de gaîté en souvenir de leurs cueillettes enfantines.


Jardins suspendus aux flancs des collines, où l’on cueillait au début du siècle une gamme très variée de fleurs. Panerées d’anthemis, d’anémones, de soucis, de narcisses, de giroflées.......  

Abreuvées, pendant une heure ou deux, triées en “très beau midi” ou” Midi ordinaire”, mises en paquets de 12 brins, serrées dans les paniers plats de roseaux tressés, acheminées  ensuite par ‘le train des fleurs’ jusqu’à la capitale.


Jardins suspendus aux flancs des collines par des murets de pierres sèches,   

vendredi 20 mars 2009

le soucis
























petit nom : Le Soucis 

nom vernaculaire : Fleur des calendes, Fleur de tous les mois

nom latin : Calendula officinalis

famille : ASTERACÉES


Le soucis est originaire du pourtour méditérrannéen. C’est une annuelle, qui peut cependant survivre plusieurs saisons dans le jardin du midi.

Rustique, plutôt grossier de feuilles et de tige, il a pour lui, une floraison continue aux couleurs vives  :   jaune frais , orange chaud et même  brun soutenu. Je l’aime pour sa belle santé et pour l’éclat qu’il donne aux bouquets champêtres. Au plus chaud de l’été, durant la nuit, ses fleurs laissent échapper de petites étincelles lumineuses, elles ont cela en commun avec les fleurs de la capucine. Les fleurs contiennent de la vitamine C et ses pétales ont toujours été consommées. 

 

“Fleur de tristesse et de doute, c’est aussi une plante potagère que l’on met dans la salade et dans plusieurs ragoûts “  nous dit l’Herbier des Demoiselles, un charmant ouvrage du XIXe siècle...


“J’ai des soucis, je me fais  de la bile, ça me donne des boutons ...”

En vérité, le soucis  soigne tout cela , ses fleurs  en infusion  facilitent entre autre,  la sécrétion biliaire  et il répare les atteintes cutanées légères.  


Dans le langage des fleurs elle signifie : je désespère de vous convaincre

Comment une fleur si gaie peut-elle être l’emblème des peines et des chagrins !


AU JARDIN

Le soucis s’épanouit à l’automne et subsiste tout l’hiver dans le midi. Il se contente d’un sol quelconque, mais c’est en bordure de potager, dans une terre meuble qu’il est le plus beau. Je le sème au printemps et aussi au mois de septembre afin d’avoir toujours des plants prêts à fleurir.  

Ne vous privez pas de la classique variété bien orange. En automne, les soucis de cette couleur ensoleillée s’accordent  à merveille avec les cucurbitacées, les agrumes de toutes sortes, les potées de pommier d’amour (solanum capsicum)  Je crée  autour de cette couleur un peu violente de charmantes compositions qui réchauffent le moral lorsque les jours diminuent. 

Les autres soucis : 

Le soucis pluvial ou d’Afrique  est en fait le prolifique dimorphoteca pluvialis de nos jardins du midi. Il se referme tous les jours en fin d’après midi lorsque le soleil baisse à l’horizon. Il ne s’ouvre pas lorsque le temps est gris et il est facile d’en déduire qu’il va pleuvoir. 

SECRETS DE JARDINIÈRE :

J’ ai trouvé une autres façon d’apprécier ses remarquables propriétés médicinales  en cuisine.

Santé : l’ omelette aux  soucis Les petits adorent  plumer mes soucis, comme une simple marguerite, en arrachant par touffes ses pétales colorés. 

J’ai tiré profit de cette habitude, désastreuse pour mes massifs, en leur proposant l’omelette aux soucis !  

J’y ajoute les miens , symboliquement pour m’en débarrasser, en les énonçant pendant qu’ils décapitent et plument  les fleurs dans un saladier. “je me fais du soucis pour ton père, pour ta mamie ou pour l’examen de ta soeur...”

Je les noie alors sous les oeufs battus  avec une pincée de sel. Après avoir bien fouetté le mélange et déversé toutes mes rancoeurs et mes soucis, pour les oublier définitivement , je verse le contenu du saladier   dans une poêle brûlante, graissée d’un peu d’huile d’olive.   Tourne retourne, l’omelette de sorcière est prête a être dégustée par les petits initiés. Mes soucis du jour, partagés entre nous  sont mangés, digérés, oubliés .  


Le soucis  sert aussi en cosmétologie. Les préparations du commerce à base de Calendula, le nom latin du soucis, sont  destinées à adoucir la peau ou bien à guérir les mains gercées. Une préparation simple à mettre en oeuvre vous convaincra de ses qualités : 

Beauté : le baume de la Jardinière :

Dans un bocal de verre, je range les fleurs de  soucis en couches régulières.  Je les noie sous un flot  d’huile d’olive et je ferme  hermétiquement. J’expose  le bocal aux rayons du   soleil pendant quelques jours. 

L’ huile se colore tandis que les fleurs perdent leur éclat. C’est le moment de passer le mélange en écrasant fortement ce qui reste des fleurs. Je mets en flacons et je colle un dessin de soucis sur le contenant pour éviter toute confusion....  C’est une huile souveraine qui rend un peu de douceur  aux mains rugueuses de la jardinière.  


Maison :  Le soucis est indispensable dans la préparation du pot pourri. Ses capitules de couleur vive égaient les mélanges de feuilles aromatiques. 

Pensez à en faire sécher avant la pleine maturité pour qu’ils ne perdent pas leurs pétales.  



“En ce mois de février, un de mes amis.... m’envoie un bouquet serré de soucis jaunes, à l’exclusion de ceux qui affectent le rouge orangé du potiron. Chaque année, je les rends heureux quelques heures , dans un vase gris d’un émail grossier et plaisant, quelque peu pustuleux....”Colette pour un Herbier

vendredi 13 mars 2009

Les roses anciennes
















































Les roses anciennes

Les roses anciennes ont gardé au travers des âges, leur  rondeur  voluptueuse   et la mollesse languissante de leur tiges souples. Leur calice, parfois moussu et odorant, leurs couleurs changeantes mais jamais agressives , leur parfum prégnant, font qu’elles sont à l’aise partout : en vedettes entourées de lis  et  d’ aromatiques ou bien encore au fond du jardin, livrées à une haie sauvage.   

Laissez vous séduire par leur noms évocateurs : ‘Cuisse de Nymphe Émue’,’Beauté Sans Pareille’, ‘Gloire des rosomanes’, ‘Roi des Pourpres’, ‘La Belle Sultane’, ‘Petite de Hollande’, ‘La Plus Belle des Ponctuées’...... 

Le conseil :

Presque tous les rosiers  anciens se bouturent sans difficulté. Une tige de la taille d’un crayon pas plus, ayant fleuri à son extrémité, et comportant au moins deux yeux à la base  vous donnera un nouveau rosier absolument identique. Préparez votre bouture après avoir supprimé les feuilles de la base et coupé de moitié les plus hautes. Supprimer sans regret les boutons floraux et plantez-la dans un pot assez haut plein d’un mélange à part égale de terreau, de terre de jardin et de sable.   Bien caler la bouture, l’étiqueter du nom de sa donatrice “Rosier rouge de Raymonde” si vous ne connaissez pas son appellation officielle. Arrosez doucement et laisser faire le temps en oubliant votre pot à l’ombre sous un arbre. Si vous  récupérez plusieurs morceaux de taille,  placez vos boutures  tout le tour du pot, contre la terre cuite, les racines se forment plus facilement. Au bout de 6 mois,  renverser le pot sur une tablette et séparer délicatement les tiges racinées.

Rempoter  chacune, individuellement, dans un terreau enrichi et mettre en place en terre l’année suivante.

Dans certains villages un peu isolés,  le même rosier orne  presque toutes les façades. Le premier jardinier a sans doute offert à son voisin une bouture du rosier. Le voisin à son tour en a fait profiter un ami, qui lui aussi a offert des boutures aux jardiniers alentours....

Ceci est bien la preuve que certains  rosiers se multiplient facilement !


SECRETS DE JARDINIÈRE : 

Choisissez des rosiers dont les fleurs sont bien parfumées et préférez pour l’usage, des fleurs de couleur rose, rouge ou pourpre. Leurs pétales soyeux et odorants vous serviront pour toutes sortes de préparations délicates. 

A la saison des roses, je fais le tour du jardin chaque soir pour récolter les pétales fanés dans un panier d’osier. Je coupe ensuite la tige ayant fleuri  sous la seconde feuille (environ 10 cm) afin d’induire une nouvelle floraison. Les pétales sont séchées en minces couches dans des cagettes de bois puis stockées dans dans des  boites à en carton (les boites à chaussures sont parfaites).  

Santé : L’huile relaxante à la rose 

Remplir un bocal de verre de roses pourpres très parfumées,  (‘Kazanlik’, ‘Blush Damask’, ‘Rose de Resht, ‘Belle de Crécy’, ‘Charles de Mills’, ‘Violacea’... etc) sans les trop tasser. Couvrir d’ huile d’amandes  douces et bien fermer d’un bouchon de liège. Exposer le bocal au soleil pendant 1 mois. Filtrer et mettre en flacon.

J’utilise cette huile en massage sur les tempes, elle soulage le mal de tête. 

Se masser la nuque et  les poignets avec cette préparation procure une délicieuse sensation de détente, doublée du plaisir de se parfumer aux roses de son jardin ! 

Maison :  Coussinets à la rose 

Lorsque les floraisons sont particulièrement généreuses, je glisse les pétales séchés dans un coussinet d’étamine de coton.  Ces petits oreillers parfumés se dissimulent sous le traversin et procurent un sommeil plein de rêves. 

Pot pourri à la rose et aux agrumes :

Il faut deux grosses poignées de pétales de rose rouge, secs mais non craquants. J’ajoute  10 feuilles d’agrumes   (mandarinier, citronnier, oranger amer, ) fraîches, hachées menu,  20 feuilles sèches de pélargonium rosat finement ciselées,  2 branches de romarin fraîches , effeuillées. Je remue délicatement le mélange et pour soutenir sa fragrance, j’ ajoute un petit morceau de poterie imbibé d’huile de rose.

Je dissimule ma composition dans un  pot de terre sur un meuble. 

Le pot aux roses découvert,  il suffit de plonger les mains dans le mélange, de le brasser, pour que le parfum se diffuse alentours.

 



  Ce rosier a été un rosier sauvage, un églantier qui se couvrait, dans quelque coin d’un bois, de petites roses simples, composées chacune de cinq pétales. 

Un jour, on lui a coupé la tête et les bras, puis on a fendu la peau d’un des moignons qu’on lui avait laissés. Entre l’écorce et le bois on a glissé un petit morceau d’écorce d’un autre rosier, sur lequel était un bourgeon à peine indiqué. Depuis ce jour,  toute sa force, toute sa sève, toute sa vie, sont consacrés à nourrir ce bourgeon. La blessure s’est fermée, mais on voit encore la cicatrice. L’églantier n’a plus de fleurs à lui, c’est un esclave qui travaille pour un maître superbe. Cette belle touffe de feuilles, de fleurs, ce ne sont ni ses fleurs, ni ses feuilles.” 

Alphonse Karr ‘Voyage autour de mon jardin’


 

 

 

dimanche 1 mars 2009

la pivoine




la pivoine

  

nom latin : Paeonia officinalis

famille : RENONCULACÉES


La pivoine doit son nom à Peon le médecin grec qui s’est servi d’elle pour guérir Pluton d’une mauvaise blessure. Au moyen âge,  sa racine charnue se portait en amulette contre la danse de Saint Guy.

C’est une belle et robuste plante herbacée dont la somptueuse floraison a assuré la pérennité dans les jardins. Au printemps, les tiges florales et les feuilles sortent de gros bourgeons renflés qui percent le sol. En quelques jours la plante déploie un large feuillage de 70 cm de haut. Les boutons floraux, eux,  prennent leur temps. Ils s’enflent jour après jour d’une sève nourricière, puis un matin, sans prévenir,  ils déchirent  leur enveloppe, libérant la masse obèse de leurs pétales de soie , débauche de jupons, dissimulant  le coeur noir tout poilu d’étamines. A ce stade, le parfum est encore enclos sous les rangs de pétales. C’est au second matin, dans le petit soleil, alors que le dépliement est bien orchestré, lorsqu’enfin le coeur noir fait comme un grain de beauté à cette chair rose, que le parfum délicat et poudré enveloppe la belle. 

Comment ne pas aimer la pivoine ! qu’elle soit rose ou blanche, ou bien de ce rouge sombre que ses étamines ponctuent d’or. 

Méfions nous de la belle, sa fleur est vénéneuse; mais qui parle de la manger, la regarder suffit à mon bonheur.


AU JARDIN :

La pivoine herbacée n’est pas difficile, mais elle a besoin de beaucoup de temps pour se sentir à l’aise et donner le meilleur d’elle-même.

Faites lui une place au soleil, préparez un grand trou où la terre sera travaillée et mêlée de bon compost maison ou d’un fumier bien décomposé. Placez sa racine charnue en forme de main sur une petite colline de terre en dépliant bien ses différents doigts. Les bourgeons bien visibles doivent affleurer le niveau du sol. Faites glisser le mélange terreux autour et bien arroser. Elle ne fleurira pas la première année, la seconde peut-être, la troisième certainement si entre temps vous l’avez oubliée, la laissant s’installer  à son rythme dans votre jardin. 

La récompense est à la mesure de votre patience ! quel spectacle lorsque qu’elle ouvre enfin ses gros boutons ronds !

Les plus belles pivoines , celles des vieux jardins ont parfois cent ans et couvrent plus d’un mètre carré. Il ne faut jamais les déranger, ne pas les déplacer, elles n’aiment pas cela. 

Attention à ne pas confondre la Pivoine officinale de port herbacé avec la Pivoine japonaise  au port arborescent, qui elle  est greffée.


SECRETS DE JARDINIÈRE

La pivoine fit naître beaucoup de superstitions rapportées depuis l’antiquité et répandues jusqu’à nos jours. Connue sous sa couleur rouge, on en a fait abusivement le symbole de la honte, ne dit-on pas encore  :”rougir comme une pivoine” .

Afin de  réhabiliter la belle, je confectionne une amulette qui donne de l’assurance aux timides, rougissant à tous propos, 

le gri-gri- de la timide :


Je dégage à la fin de l’été les racines d’une touffe de pivoine et je prélève avec un couteau bien aiguisé quelques ‘doigts’ bien charnus de sa souche. 

Je lave les morceaux et je les coupe en tronçons réguliers avant de les percer en leur centre d’une aiguille robuste enfilée d’un solide  fil de lin. Les rondelles, en séchant, vont se racornir un peu et prendre une couleur de vieil ivoire.

Je confectionne un collier en alternant les tronçons de racine et quelques perles de verroterie du commerce ou provenant de vieux bijoux d’un autre âge.  Le collier doit être assez long pour passer autour du cou sans décoiffer la belle timide. Pas besoin de fermoir, un solide noeud  à la ficelle suffit. 


En portant ce collier avec assurance, la rougissante, sans perdre son innocence, ne craindra plus de s’affirmer en société. 



La pivoine est une magnifique fleur à bouquets. Pour qu’elle ‘tienne’ longtemps en vase, je les cueille dès que l’enveloppe du bouton craque laissant apercevoir la couleur des pétales. L’agencement somptueux de ses pétales en fait une reine qui m’a besoin d’aucun feuillage pour souligner sa beauté. Un vase à large col permet  aux fleurs de s’alanguir sans perdre de leur grâce.