samedi 12 mars 2011

La Violette

non vulgaire : Violette
nom latin : Viola odorata    
Famille : VIOLACÉES

La violette odorante aussi nommée violette des quatre saisons ou violette de tous les mois, parce qu’elle donne ses fleurs durant presque toute l’année, ne fut d’abord qu’une simple plante des champs, vivant à l’ombre des buissons et recherchée pour sa bonne odeur. Transportée dans nos jardins, les amateurs la recueillirent, la cultivèrent et la multiplièrent avec soin.  
C’ est une plante basse vivace, à rejets traçants . Les feuilles  sont en forme de coeur et légèrement gaufrées. Les fleurs portées par de longs pédoncules  sont simples, ou doubles pour celles dites de Parme.  La violette symbolise la pureté,  la discrétion,  le souvenir amoureux....  Vulcain, dieu forgeron, se parfuma à la violette  et réussit à prendre un baiser à Vénus....
En Méditerranée, cette petite fleur est utilisée depuis plus de 2000 ans pour son essence parfumée.   Dans le midi on la cultive encore  pour l’industrie des parfums. Les horticulteurs spécialisés dans cette culture s’appellent violettiers . Ils vendent les violettes en bottes aux fleuristes dès Octobre, puis  à la distillerie de Janvier à Avril. Jadis, les feuilles fauchées en fin de saison servaient  de fourrage. Les vaches donnaient après avoir brouté ce feuillage un lait délicatement parfumé.... 
Dans la Rome ancienne, lors de cérémonies et des fêtes, on   aromatisait le vin à la violette.  Une guirlande de ces fleurs,  posée sur la tête, était sensée rafraîchir et aider à la sobriété... Au XIXe siècle, l’extrait de violette entre dans la préparation des poudres, savons, vinaigres, extraits et cold-cream. On en parfumait aussi le tabac à priser mais pour beaucoup d’entre nous c’est le  doux parfum de la poudre de riz de nos grands-mères.
La confiserie  cristallise la fleur,   emprisonnant son parfum dans un linceul de sucre croquant, spécialité de l’arrière pays niçois. 
AU JARDIN:

La violette appartient  à tous les pays et à toutes les altitudes, dans le midi, c’est une culture hivernale, la plante ayant besoin de la sécheresse estivale pour son repos afin de reprendre sa végétation aux premières pluies d’automne. On la cultive sous le couvert des oliviers ou des orangers. Ailleurs, avant l’apparition des tunnels, on  protégeait les plantations des rayonnements nocturnes et des vents froids par paillassons ou des châssis vitrés.
Il est donc évident que cette fleur historique doit trouver sa place dans le jardin le plus modeste. Native des sous-bois, elle apprécie un sol riche en humus, mais une fois installée, on a la surprise de la voir se répandre, un peu partout et surtout en plein soleil !  
Procurez vous des ‘coulants’  auprès d’un ami jardinier et installez les au frais sous l’ombre tamisée des arbustes. Achetez quelques pieds de variétés originales, roses, bleues, blanches tiquetées de mauve aux noms charmants : ‘gracilis’,  ’Coeur d’Alsace’, ‘De Bruneau’, ‘Blanche de Chevreuse’,  ‘Perle rose’, Czar blanc’,  Victoria, ‘ Princesse Béatrice’,   ‘Baronne Alice de Rotchild’.......
Vous ne regretterez jamais ce modeste investissement.  Certaines fleurissent   dès Octobre, et jusqu’à la fin Avril leur parfum insinuant  guidera votre tour du jardin .
Chez moi je n’ai jamais réussi à les faire pousser en bordure, elles s’échappent dans les endroits les plus inattendus. C’est ainsi que je les aime, fantasques , se mariant les unes aux autres, renaissant de tous les tons, du violet d’encre au rose vineux, du blanc au Parme tendre, me surprenant par leur installation inattendue sous une acanthe, au pied d’un épineux rosier, ou bien au beau milieu d’une potée de géranium ! 
Conseil : si vos violettes après la canicule estivale sont tristes et desséchées, pas de panique, faites leur une coupe très, très courte, aux ciseaux et couvrez les d’une pelletée de compost maison. Elles seront en pleine forme dès le mois d’octobre et arboreront un feuillage neuf et sain autour des premières fleurs.

Le poète a dit :
“Je suis en ce moment étendu sur un gazon parsemé de violettes, sous un grand chêne qui m’abrite du soleil ; je n’imagine rien qui puisse me décider à quitter cette position.  Je suis sur le dos, enfoncé dans l’herbe plus d’à moitié ; mes deux bras croisés derrière ma tête la tiennent un peu élevée...”
Alphonse Karr, Lettres écrites de mon jardin  - 1853

jeudi 27 janvier 2011

le jardin chaque mois

Floraisons du mois de Janvier  au Jardin la Pomme d’Ambre


 Rosa "Archiduc Joseph"
 Acacia baileyana
 Iris d'Alger

Helleborus niger                

Helleborus foetidus
Clematis cirrosa balearica


En janvier, c’est le vert qui domine, peu de fleurs voyantes.
Il faut cependant citer la grande famille des mimosas qui ensoleille et parfume notre hiver,  dont le plus connu,  Acacia dealbata ( appelé ‘le  sauvage’ chez nous tant il envahit les collines et les fossés), qui fleurit dans toutes  ses variétés horticoles confondues entre la mi-décembre et la fin janvier selon les conditions climatiques et l’exposition.
Acacia iteaphylla, Acacia hanburyana, Acacia podalyriifolia, Acacia baileyana, Acacia dealbata, Acacia retinoïdes  sont en fleurs au jardin en janvier.
C’est la pleine floraison de l’Eucalyptus globulus, le gommier bleu. Les abeilles visitent les fleurs bruyamment  tandis que les allées se couvrent d’un délicat tapis d’étamines brisées .
La flore indigène est plus timide :
Viburnum tinus, le laurier tin à fleurs blanches
Arbutus unedo, l’arbousier à clochettes ivoire
Erica arborea, la bruyère en arbre à clochettes blanches
Medicago arborea, la luzerne en arbre à fleurs jaune d’or
Helleborus niger, l’hellebore  noir  à   fleurs vertes
Helleborus argutifolius, l’hellebore de Corse  à fleurs vertes aussi
Bellis  perennis, la paquerette
Alyssum maritimum, la corbeille d’argent si parfumée
Rosmarinus officinalis – Euphorbia myrsinite, l’euphorbe de corse  

Parmi les arbustes, quelques plantes sont incontournables pour leur parfum même au cœur de l’hiver :
Sarcococca ruscifolia - Lonicera fragrans - Chinomanthus fragrans - Colletia cruciata - Buddleja officinalis - - Tagettes lemonii -  Eriobotrya japonica.

Pour leur solidité et leur sobriété :
Dimorphoteca pluvialis  - Osteospermum  barberiae- Iberis gibraltarica
Crassula ovata – Crassula multicava – Aloès sp -  Argyranthemum frrutescens -
Bergenia cordifolia, Viola odorata.

Pour leur facilité de culture :
Jasminum mesnii - Cestrum X 'Newelli’- Freylinia cestroides – Spirea sp
Teucrium fruticans – Euriops pectinatus - Euriops chrysanthemoïdes – Camellia japonica – hebe sp - Abutilons hybrides divers - Salvia confertiflora - Salvia guaranitica
Je précise que le jardin se trouve en bordure d’un petit ruisseau au pied de l’Esterel, qu’il est distant du bord de mer  d’environ 6 km et qu’il est ombré par de nombreux arbres. La flore indigène est celle du maquis donc de sol acide.
Protégé en partie du Mistral, il prend de plein fouet le vent d’Est qui suit le trajet du ruisseau. Selon les conditions atmosphériques, les dates de floraison peuvent varier  de  15 j (soit d’avance, soit de retard).
Cet automne particulièrement pluvieux pour notre région n’a en rien avancé les premières floraisons.


Camelia blanc de semis


Bouquet fait le 1er janvier 2011  au jardin