dimanche 1 février 2009

La passion des fleurs







LA PASSION DES  FLEURS


Donnez des crayons de couleurs à un enfant et spontanément,  il vous dessinera une fleur !  

Quelle fleur ? Une belle fleur, inconnue du botaniste, avec un coeur énorme d’ou jaillissent des rangs serrés de pétales éclaboussés d’un rouge vif ou d’un violine baveux , le tout porté par une modeste tige dont on voit bien qu’elle ne sert à rien, si ce n’est à permettre leur cueillette par une petite main ravageuse....

Les fleurs,  je les ai voulues ainsi,   aux formes simples,  aux couleurs de l’enfance. Pas de hiérarchie dans mes amours :  Le coquelicot qui déplie son frêle jupon de soie ponceau m’émeut autant que le bouton de  la  rose chou   qui enclos sous ses sépales,   plus de cent pétales de satin glacé. 

J’aime  pareillement la frivole capucine fluorescente, capuchon d’une fée clochette fantasque qui s’acoquine avec le  soucis des champs, un peu trop gras, un peu trop orange, mais si bon compagnon. 


J’ai souhaité retrouver les odeurs et les parfums appris dès l’enfance, quand les fleurs se laissent respirer à hauteur du nez :   la rose aux  jupes de soie  champagne d’où s’échappe ce parfum de thé et de vieilles dentelles, la  grosse pivoine rouge, trop maquillée qui sent la poudre de riz, le lis et ses cornettes blanches à  odeur de sainteté, la minuscule violette aux subtiles effluves... 

Parfumées, si odorantes, que je noie leur intime senteur  dans l’ huile  ou  dans l’alcool pour mieux la capturer.

Belles, si belles que parfois je les mange toutes  crues, d’autres fois, je déshydrate leurs fleurs  pour  les ressusciter plus tard, dans l’eau de mes tisanes.

Colorées, si vives et si gaies  que je sèche  leurs corolles pour égayer mon hiver  d’un pot pourri éclatant .

Simples, si faciles que je laisse leurs fleurs grainer et ensemencer dans une joyeuse pagaille,  les joints de vieux mortier  de la terrasse. 


Toutes ces fleurs et bien d’autres se côtoient dans mon jardin, regroupées par affinité, voisinant par hasard, renaissant chaque printemps,  jamais tout à fait à la même place.  Il faut les fréquenter depuis longtemps pour reconnaître  à coup sûr, parmi les herbes folles ou les graviers de l’allée,  leur  minuscule  progéniture issue des innombrables graines dispersées au hasard  des vents d’automne ou perdues par des bataillons de  fourmis convoyeuses de graines. 


Laissez vous séduire par le jardin de fleurs, laissez vous emporter par ce  tapis magique des mille et une nuits,  que la jardinière a brodé à points comptés de  mille repiquages.  

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