vendredi 15 mai 2009

le 3 ème âge du jardin et du jardinier



















Le troisième âge du jardin ( le temps se raccourcit)

AÏE ! arrive les premières douleurs, le corps commence à renâcler à l’effort, ça craque un peu. Il (le jardinier) s’essouffle, peste contre les arbres qui poussent trop et le gazon paillasson, jure qu’il en a marre de se tuer au travail.

Le jardin en pleine forme  lui, continue sa croissance, il est à peine adolescent et lance ses branches en tous sens offrant de plus en plus d’ombre aux massifs. Le jardinier au contraire cherche le soleil pour ses vieux os et la lumière pour sa vue qui baisse. Lui qu’attendrissaient les semis fous dans les allées a d’un seul coup envie de netteté, il rêve de graviers finement ratissés, il veut plus de rigueur, d’alignements, de taille. Il a besoin de méditer sur son banc sans être distrait par l’herbe folle.....   

Il se décourage, se plaint de son jardin comme de ses douleurs et il a du mal à trouver sa place au milieu de ce monde (végétal ) en pleine effervescence qui  se renouvelle chaque printemps sans l’aide de pilules miracle. C’est pas juste !  mais il y a des solutions pour vieillir dans son jardin sans l’abandonner, pour méditer sans râler, pour s’émerveiller sans se fatiguer, en résumé pour vieillir sans s’en apercevoir tandis qu’il grandit toujours, il vous survivra c’est sûr !

-Privilégiez les arbustes sous les arbres, si la terre est trop pauvre, installez des pots en dégradé pour faire volume.

-Faites de larges cuvettes au pied des plantes pour l’eau et le fumier et paillez (6 mois de tranquillité)

-Essayez le désherbage thermique dans vos allées (pas fatiguant)

-Faites vous aider pour les chantiers d’automne et de printemps (c’est déductible des impôts).   

-Faites vous livrer le terreau et les articles encombrants.

-Réduisez l’espace gazon, calades, carreaux de terre cuite ou mignonnette le remplaceront. Économie d’eau et de fertilisant sans parler du travail.

-En cas de gros découragement allez vous promener ou taper le carton avec des amis, le jardin peut attendre !

-Abandonnez à la nature le fond du jardin et fignolez  les endroits de passage et la terrasse.

-Installez des nichoirs et des mangeoires pour écureuils et oiseaux, leur observation est plus intéressante que le ratissage du gravier.

*La terre est basse :  pensez aux gros pots, les plantes y tiennent à l’aise plusieurs années et vous entretenez sans vous baisser 

*Les valeurs sûres : Hibiscus, Lantana, Laurier rose,Camélia, Osmanthus, Rosier, Pittosporum, 

Abutilon, Choysia, Abelia, Callistemon....

*Les feuillages panachés  : On les aime après 40 ans, c’est tout bon ! bien placés au jardin ils font de l’effet toute l’année  : fusain, laurier tin, eleagnus, pittosporum.. à disperser avec art.

*Les succulentes : Oui, les plantes de mémé ! mais en grosses potées elles sont frugales élégantes et regroupées forment des jardins sans soins et toujours nets. Boutures réussies à 100/100

Elles fleurissent généreusement et ne piquent pas toutes!

*Les saisonnières : Ne résistez pas aux plantes de chaque saison. Pour le prix d’un bouquet de fleurs coupées, mettez en port quelques boules d’Argyranthemum, de Fuschias, de Cuphea achetées en fleurs. Pensez à les nourrir à l’engrais liquide ; sevrées brusquement, elles risquent de mourir.

*Les répétitions : Osez les alignements de potées d’une même plante sur une terrasse, dans un escalier... Une plante banale comme le chlorophytum panaché peut faire un décor superbe (au fait n’avez vous pas déjà vu cela dans les îles au soleil... ) La répétition apporte une tempérance au décor, tout comme une haie verte taillée. Essayez lavande, agapanthe, santoline,  et même plumbago pour les gros pots, et les grands jardins  

*les Bulbes : Ils poussent remarquablement bien en pots. Soyez généreux, plantez en masse dans les potées. Résultat garanti ! Cédez au virus de la collection,c’est sans danger. 

Remarques : Je suis bien placée pour vous garantir quelques rechutes . Tant pis pour vous si vous vous égarez sur une fête des plantes, dans une pépinière inconnue ou chez un ami généreux qui vous refilera sa plante fétiche qu’il faudra bien caser au retour ! Il n’y a aucun vaccin contre la fièvre planteuse et c’est tant mieux !

NB jardinier ou jardinière : le sexe change facilement  dans mon texte selon les circonstances et les rôles sont interchangables. N’y voyez aucune charge féministe!                                                                                 

le second âge du jardin et du jardinier




















Le second âge du jardin (le rêve d’immortalité)

Le jardinier à pris quelques années, le jardin aussi. Ce qui était adapté a prospéré, les plantes de fantaisie ont disparu et il a du mal à se souvenir d’elles et de leur emplacement.  

Désormais, il plante du solide, fait de beaux trous, pense à drainer ; les cours de jardins commencent à donner des résultats.

Le jardinier prend conscience de l’équilibre de la nature, l’écologie est dans l’air du temps. De même qu’il sélectionne une nourriture bio et équilibrée afin de retarder la vieillesse, il abandonne les traitements chimiques au jardin , fait son compost, économise l’eau, devient raisonnable. Tout comme il surveille sa ligne, il évite les apports répétés d’engrais, donne leur chance à des végétaux réputés sobres ou ayant une action sur son environnement direct : purification de l’air par les eucalyptus, nettoyage du sol par les cultures associées etc... Il commence à semer des arbres pour prolonger la vie (oui, il les verra adultes), il cherche à donner un sens à son jardin (comme à sa vie) . 

Il invite de nombreux amis  autour de son barbecue, de sa piscine, il est justement fier de son Œuvre  l’ensemble ‘Maison et Jardin’ qu’il a réalisé (Elle aussi).

Son goût personnel s’est affirmé et il assume ses choix en matière végétale. Le jardin est le faire valoir de la maison et les prix de l’immobilier et du terrain le confortent dans ses choix. La retraite sera dorée au soleil sans trop de travail pour maintenir ce cadre idyllique.

La vie est belle, le jardin est beau, il est encore jeune, (le jardinier) et cela va être un jeu d’enfant de maintenir les choses en l’état. RAS pendant environ 10 ans...





Le 1er âge du jardin et du jardinier



 


















Le premier jardin (l’innocence)

Le primo-jardinier dans la majorité des cas est dans la force de l’âge, autour de 40 ans.  

Les grands travaux ne lui font pas peur : Il défonce le terrain, rase les monticules pour en créer d’autres, creuse bassin ou piscine, arrache les arbres mal placés ou trop communs,  étale la terre avec courage et essaie de créer un jardin digne de la maison qu’il vient de s’offrir et qu’il aura fini de payer  juste avant de prendre sa retraite....

La jardinière, elle,  pousse la brouette et le soir rêve  à tous ces mensuels glacés où le frais gazon met en valeurs des massifs de tons pastels pleins de roses, de pivoines et de delphiniums....

La dure réalité du climat et de son inexpérience ont tôt fait de lui remettre les idées en place. Elle s’accroche, courageuse et pour s’en sortir  devient membre d’une association d’amateurs de jardins. 

C’est le commencement de l’émerveillement : le jardin  ça se visite, ça se comprend, ça s’apprend et ça se partage. A elle les coûteuses Fêtes des Plantes, les visites hebdomadaires dans les jardineries et chez les pépiniéristes. Le seul frein reste le budget ! encore qu’elle préfère souvent craquer pour une fragile curiosité botanique plutôt que  de se payer le coiffeur !

Elle plante, dans le désordre mais avec cœur, elle veux tout, l’exotique, les grosses fleurs, les souvenirs d’enfance, le frais gazon, tout finit dans ses massifs et miracle ça pousse bien !

En effet, la terre fraîchement retournée, encore pleine des restes de chantier offre un milieu drainant parfait pour la propagation des racines. Les plus belles touffes d’argyranthemum  (anthémis) sont obtenues  la première année du jardin (regardez vos photos !) Le premier printemps est une réussite, encore quelques massifs à planter et le jardin sera enfin fini.....

Le jardinier lui traque le puceron , la chenille, l’insecte inconnu qui broute feuilles et fleurs. Il investit dans le ‘pschitt’ qui tue afin de préserver ses massifs d’une éventuelle prédation ou d’une affreuse maladie venue de chez le voisin qui lui ne traite pas, le fou !

Puis arrive l’imprévisible : les grosses pluies qui emportent tout le beau terreau chèrement acquis, ensuite le Mistral qui dessèche en quelques heures les plus belles fleurs, puis le coup de froid de novembre ou de Février, juste un petit coup de -5° qui ratatine les belles exotiques et pour couronner le tout un été magnifique, sec et chaud qui dure, dure jusqu’en octobre...

A h ! la Côte d’Azur......

lundi 30 mars 2009

Herbes, Epices et condiments au jardin
































HERBES, ÉPICES ET CONDIMENTS AU JARDIN


Je vous propose d’élargir la palette des plantes que vous utilisez en cuisine pour donner du relief à vos petits plats. Bien que certaines herbes ne semblent pas engageantes à consommer, sachez que j’ai tout expérimenté de longue date et que je suis encore là pour vous en parler !

Nous sommes au printemps et il faut se souvenir de l’usage ancien qui consistait  à cuisiner toutes sortes d’herbettes au sortir de l’hiver pour se purifier le sang et s’alléger un peu après la consommation quasi quotidienne de féculents. Notre alimentation a bien changé, mais nous avons tous en nous ce besoin d’aborder la belle saison en toute légèreté. Pour fêter le renouveau,  consommons soupes de verdures, beignets de fleurs, thé parfumé, omelettes aux herbes, gratins et farces de feuilles tendres, salades de jeunes pousses......


LES HERBETTES À CUIRE :

*La consoude (Symphythum officinalis)  ne sert pas seulement à faire un excellent purin pour le jardin, ses feuilles jeunes peuvent se cuire pour alléger les farcis. 

*Les feuilles tendres de la valériane (Centranthus ruber) idem

*Les feuilles jeunes du Soucis (Calendula officinalis) idem

*Les feuilles cuites à la vapeur de violette odorante (Viola odorata) idem 

*Les jeunes feuilles de bourrache (Bourrago officinalis) participent à la farce des raviolis maison en Italie.

*L’ortie (Urtica dioica) dont on commercialise le purin en jardinerie, fait une  excellente soupe, ses feuilles fondues avec de l’huile  à la poêle font une délicieuse omelette.

*La bourse à pasteur (Capsella bursa-pastoris) les jeunes feuilles cuites à la vapeur arrosées d’huile d’olive ou en sauce béchamel ont la saveur du choux, ses feuilles hachées relèvent la salade, ses petites graines jaunes au goût de moutarde peuvent être moulues pour assaisonner les plats. La racine jeune est tendre et se mange comme un radis ( très piquant).

*Les feuilles de mélisse (Melissa officinalis) hachées accompagnent les harengs  ou les maquereaux marinés- 

aromatise aussi les confitures d’agrumes.

*Les feuilles de sauge (Salvia officinalis) avec de l’ail pour l’aïlo boulido  célèbre soupe anti-gueule de bois.

*Les pointes d’asperge  sauvage  (asparagus maritimus) bouillies et servies en vinaigrette ou en omelette.

*Quelques feuilles d’armoise  hachées dans les farcis de viande ou de poisson parfument agréablement.


LES HERBETTES EN VINAIGRETTE :

Vous pouvez composer un mesclun maison en ajoutant à vos feuilles de salade du commerce : 

La pimprenelle (Sanguisorba minor)  mesclun, potages, poisson

(entre la noix verte et le concombre)

Les feuilles de la valériane (Centranthus ruber)

Les feuilles de pourpier

les feuilles et fleurs de capucine

Les feuilles de roquette ( Eruca sativa)

Les fleurs et les feuilles de pâquerettes (Bellis perennis) en petite quantité car assez amer de goût

Les feuilles de menthe (non poilues)

La cousteline (Picridium vulgare) craquante et sauvage, qui s’installe facilement au jardin.

le pissenlit (Taraxacum officinale)

Les plants en surnombre de l’amarante lorsque vous éclaircissez vos semis.

Les pétales ou fleurs ci dessous citées. 


ATTENTION ne faites pas de votre salade un pot pourri, n’utilisez qu’une ou deux sortes de fleurs à la fois. Expérimentez, goûtez ! Accompagnez d’une vinaigrette à l’huile d’olive vierge,  relevée d’ail ou d’oignon nouveau finement haché, et d’un peu de vinaigre balsamique ou d’un vinaigre maison aromatisé. Pour surprendre, une once de curry noyée dans le vinaigre, ou une giclette de sauce soja ou un jaune d’oeuf  dur écrasé, ou un chèvre trop sec râpé.... Inventez.

LES FLEURS  ( et les feuilles) QUI SE MANGENT :

Soucis des jardins, capucines, violette odorante, bourrache officinale, pensée, primevère sauvage, artichaut (c’est un bouton de fleur!), rose  gallique, pâquerette, sauge. (Boutons de paquerettes confits au vinaigre en guise de câpres)

En beignets sucrés : fleurs de sureau (Sambancus niger), de glycine, d’acacia, d’arbre de Judée

En beignets salés : fleurs d’hémerocalle, de courgette, feuilles de sauge officinale (pour l’apéritif)

Pour aromatiser une salade de fruits utilisez les feuilles de la sauge ananas (Salvia elegans)

Une exotique a essayer au  jardin , le cresson de Para ( Spilanthes oleacera) 

appelé à Madagascar “brède mafane’ Cette annuelle rampante  a une saveur piquante, s’ajoute aux salades et peut accompagner la cuisson des viandes .


LES ÉPICES À RELEVER LE GOÛT ET LE MORAL :

La cuisine provençale fait bien entendu appel à toutes les plantes aromatiques indigènes, thym, romarin, laurier sauce, sarriette etc... qu’il convient  d’utiliser modestement et de ne pas mélanger comme dans les affreux sachets pour touristes appelés “herbes de Provence” . Voici quelques assaisonnement moins classiques à essayer : 

L’hysope ( Hyssopus officinalis) aide à digérer les viandes ou les poissons gras son goût puissant évoque un mélange de thym et de sauge. S’emploie sèche et moulue pour assaisonner l’oie, le canard, l’agneau...

Un jeune rameau d’immortelle (Helichrysum stoechas) glissé dans le poulet à rôtir le parfume au curry. Une pincée de feuilles  hachées parfume l’omelette ou les cornichons au vinaigre.

Le carthame (Carthamus tinctorius) est appelé safran bâtard. Ses fleurs colorent les plats, sans donner de goût, mais leur infusion est recommandée pour déboucher les artères (dans la médecine chinoise). L’huile de carthame est recommandée dans les régimes car elle abaisse le taux de cholestérol.

L’alliaire  hachée donne au fromage frais le goût du boursin (sans le reproche habituel de l’ail)

la citronnelle (Cymbopogon citratus) pousse dans nos jardins. Elle s’utilise en cuisine asiatique  et aromatise viandes et poissons.

Le myrte (Myrtus communis) : ses baies aromatisent le canard, le porc et la daube. Ses rameaux partiellement effeuillés servent de brochettes et parfument les viandes .

Le polygonum odoratum dont les feuilles ressemblent à celui des ruisseaux, mais qui ajoute une saveur piquante incomparable, aux salades de riz, de pommes de terre et à la cuisine exotique. 

L’Houttuynia cordata ‘Chameleon’ haché donne du piquant à une omelette ou à une salade, il relève la plus fade des laitues ! (quelques feuilles suffisent goût mêlé d’orange, de poivre et de coriandre).

Les feuilles juteuses de perce pierre (Crithmum maritimum) aromatisent les salades et les olives vertes.

Les graines de coquelicot, de pavot,de nigelle (Nigella sativa) sur le pain et les pâtisseries maison 

L’enveloppe brunes des graines du clavalier (Zanthoxylum piperitum) un poivre redoutable et parfumé  à moudre

Les graines du faux poivrier (Schinus mollis) poivre rose à odeur anacardiacée à moudre  seules ou en mélange avec du poivre noir.

Les graines d’amarante (Amaranthus paniculatus) se cuisent à l’eau et se consomment comme du millet.

Les  pétales séchés et pulvérisés du soucis colorent joliment le riz  

Tous les piments, capsicum chinensis, capsicum annuun, etc.. à petite dose ou pour relever l’huile à pizza. 


DES BOISSONS ÉTRANGES et ÉTRANGÈRES

Avec les feuilles la monarde (Monarda didyma), vous pouvez parfumer votre thé ordinaire qui prendra la saveur d’un Earl Grey authentique! (Amérique du Nord)

Avec les feuilles de menthe, confectionnez un vrai thé vert à la menthe puissant et reconstituant  (Magrebh)

Avec les fleurs d’hibiscus rouge  préalablement séchées, faites un thé acidulé, le karkadé  (Egypte)

Offrez des graines de tournesol à l’apéritif, fraîches ou grillées. Germées elles s’ajoutent aux salades.


AVERTISSEMENTS : 

*Si vous décidez de manger vos fleurs, vos herbes et vos graines de jardin il est important  de respecter la nature. Pas de traitements, pas d’engrais chimiques, jardinez bio  !

*Si vous pratiquez les cueillettes sauvages, évitez les bords de route pollués et tous les endroits que l’homme fréquente régulièrement. 

*Apprenez à identifier vos végétaux, à les reconnaître, afin d’éviter toute méprise dangereuse...

*Méfiez vous des tisanes, ne surdosez pas et ne faites pas plus d’une semaine de ‘cure’. Sachez que l’on peut s’empoisonner avec notre sympathique romarin, consommé à forte dose ! 


Pour sourire :

Recette de la bière de chiendent (RUSTICA - 1942- dont la devise était : ‘tout ce que j’écris, je l’ai pratiqué moi-même’)  

Racines de chiendent ...... 4 kg ( on peut se mettre à plusieurs pour désherber !)

Baies de genièvre...........  1 kg

Sucre cristallisé.............  2 kg

Levure........................  50 g

Faire baigner le chiendent dans l’eau jusqu’à ce qu’il germe, ajouter les produits délayés à l’eau tiède. Le lendemain on ajoute 10 l d’eau chaude, on remue et on laisse fermenter. Au bout de 5 à 6 jours, mettre en fût . La bière est bonne à consommer 3 jours après sa mise en fût. 

Mon jardin ne connait pas le chiendent et je n’ai pas expérimenté cette recette ! Que les intrépides et les buveurs nous tiennent au courant du goût de cette bière.....


                    

dimanche 29 mars 2009

Fleurettes à bouquet





La fleurette est une dénomination qui s’applique à toutes les fleurs à floraison hivernale ou printanière, cultivées en plein air  sur les restanques varoises  ( face à la mer).


La fleurette permet de composer des bouquets champêtres, colorés et odorants qui portent au coeur de l’hiver un peu du soleil de la Provence littorale.

Bouquet naïf et tendre inventé au gré de la promenade par l’enfant mariant  avec innocence la pâquerette toujours belle au compagnon rouge et la houppette mauve de la scabieuse  à la  douce queue de lièvre. 

Petite botte aux brins inégaux, étranglée par la menotte cherchant à la contenir....  Pour maman. 

Souvenir d’enfance, de jardin clos, le bouquet champêtre, joli fouillis de  couleurs, de textures et de senteurs, sait  nous toucher au delà des modes.  


Toutes les femmes aiment ce bouquet champêtre éclatant de couleurs et de gaîté en souvenir de leurs cueillettes enfantines.


Jardins suspendus aux flancs des collines, où l’on cueillait au début du siècle une gamme très variée de fleurs. Panerées d’anthemis, d’anémones, de soucis, de narcisses, de giroflées.......  

Abreuvées, pendant une heure ou deux, triées en “très beau midi” ou” Midi ordinaire”, mises en paquets de 12 brins, serrées dans les paniers plats de roseaux tressés, acheminées  ensuite par ‘le train des fleurs’ jusqu’à la capitale.


Jardins suspendus aux flancs des collines par des murets de pierres sèches,   

vendredi 20 mars 2009

le soucis
























petit nom : Le Soucis 

nom vernaculaire : Fleur des calendes, Fleur de tous les mois

nom latin : Calendula officinalis

famille : ASTERACÉES


Le soucis est originaire du pourtour méditérrannéen. C’est une annuelle, qui peut cependant survivre plusieurs saisons dans le jardin du midi.

Rustique, plutôt grossier de feuilles et de tige, il a pour lui, une floraison continue aux couleurs vives  :   jaune frais , orange chaud et même  brun soutenu. Je l’aime pour sa belle santé et pour l’éclat qu’il donne aux bouquets champêtres. Au plus chaud de l’été, durant la nuit, ses fleurs laissent échapper de petites étincelles lumineuses, elles ont cela en commun avec les fleurs de la capucine. Les fleurs contiennent de la vitamine C et ses pétales ont toujours été consommées. 

 

“Fleur de tristesse et de doute, c’est aussi une plante potagère que l’on met dans la salade et dans plusieurs ragoûts “  nous dit l’Herbier des Demoiselles, un charmant ouvrage du XIXe siècle...


“J’ai des soucis, je me fais  de la bile, ça me donne des boutons ...”

En vérité, le soucis  soigne tout cela , ses fleurs  en infusion  facilitent entre autre,  la sécrétion biliaire  et il répare les atteintes cutanées légères.  


Dans le langage des fleurs elle signifie : je désespère de vous convaincre

Comment une fleur si gaie peut-elle être l’emblème des peines et des chagrins !


AU JARDIN

Le soucis s’épanouit à l’automne et subsiste tout l’hiver dans le midi. Il se contente d’un sol quelconque, mais c’est en bordure de potager, dans une terre meuble qu’il est le plus beau. Je le sème au printemps et aussi au mois de septembre afin d’avoir toujours des plants prêts à fleurir.  

Ne vous privez pas de la classique variété bien orange. En automne, les soucis de cette couleur ensoleillée s’accordent  à merveille avec les cucurbitacées, les agrumes de toutes sortes, les potées de pommier d’amour (solanum capsicum)  Je crée  autour de cette couleur un peu violente de charmantes compositions qui réchauffent le moral lorsque les jours diminuent. 

Les autres soucis : 

Le soucis pluvial ou d’Afrique  est en fait le prolifique dimorphoteca pluvialis de nos jardins du midi. Il se referme tous les jours en fin d’après midi lorsque le soleil baisse à l’horizon. Il ne s’ouvre pas lorsque le temps est gris et il est facile d’en déduire qu’il va pleuvoir. 

SECRETS DE JARDINIÈRE :

J’ ai trouvé une autres façon d’apprécier ses remarquables propriétés médicinales  en cuisine.

Santé : l’ omelette aux  soucis Les petits adorent  plumer mes soucis, comme une simple marguerite, en arrachant par touffes ses pétales colorés. 

J’ai tiré profit de cette habitude, désastreuse pour mes massifs, en leur proposant l’omelette aux soucis !  

J’y ajoute les miens , symboliquement pour m’en débarrasser, en les énonçant pendant qu’ils décapitent et plument  les fleurs dans un saladier. “je me fais du soucis pour ton père, pour ta mamie ou pour l’examen de ta soeur...”

Je les noie alors sous les oeufs battus  avec une pincée de sel. Après avoir bien fouetté le mélange et déversé toutes mes rancoeurs et mes soucis, pour les oublier définitivement , je verse le contenu du saladier   dans une poêle brûlante, graissée d’un peu d’huile d’olive.   Tourne retourne, l’omelette de sorcière est prête a être dégustée par les petits initiés. Mes soucis du jour, partagés entre nous  sont mangés, digérés, oubliés .  


Le soucis  sert aussi en cosmétologie. Les préparations du commerce à base de Calendula, le nom latin du soucis, sont  destinées à adoucir la peau ou bien à guérir les mains gercées. Une préparation simple à mettre en oeuvre vous convaincra de ses qualités : 

Beauté : le baume de la Jardinière :

Dans un bocal de verre, je range les fleurs de  soucis en couches régulières.  Je les noie sous un flot  d’huile d’olive et je ferme  hermétiquement. J’expose  le bocal aux rayons du   soleil pendant quelques jours. 

L’ huile se colore tandis que les fleurs perdent leur éclat. C’est le moment de passer le mélange en écrasant fortement ce qui reste des fleurs. Je mets en flacons et je colle un dessin de soucis sur le contenant pour éviter toute confusion....  C’est une huile souveraine qui rend un peu de douceur  aux mains rugueuses de la jardinière.  


Maison :  Le soucis est indispensable dans la préparation du pot pourri. Ses capitules de couleur vive égaient les mélanges de feuilles aromatiques. 

Pensez à en faire sécher avant la pleine maturité pour qu’ils ne perdent pas leurs pétales.  



“En ce mois de février, un de mes amis.... m’envoie un bouquet serré de soucis jaunes, à l’exclusion de ceux qui affectent le rouge orangé du potiron. Chaque année, je les rends heureux quelques heures , dans un vase gris d’un émail grossier et plaisant, quelque peu pustuleux....”Colette pour un Herbier